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La police réprime une marche de l’opposition à Douala

samedi, 27 octobre 2018 15:09 Mfoungo

Une cinquantaine de militants du parti de l'opposant Maurice Kamto, qui conteste les résultats officiels de la présidentielle camerounaise du 7 octobre, ont été arrêtés samedi à Douala, selon le porte-parole du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). L'arrestation a eu lieu lors d'une marche non autorisée.

"Ce jour, arrestations massives des militants (Me Michèle Ndoki et une cinquantaine d'autres) et sympathisants manifestant pacifiquement", a posté sur Facebook Olivier Bibou-Nissack, porte-parole du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).

L'opposant Kamto est arrivé deuxième à la présidentielle avec 14,23% des suffrages, derrière Paul Biya, réélu pour un septième mandat.

Les opposants au régime de Paul Biya, au premier rang desquels les militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), sont sortis en nombre pour une manifestation relative à la contestation des résultats de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. A l’issue de ce scrutin, le Conseil constitutionnel a  proclamé  le 22 octobre dernier, Paul Biya, Chef de l’État sortant vainqueur avec 71, 28% loin devant le deuxième, Maurice Kamto, le président national du MRC.

En réaction, policiers et gendarmes sont tombés à bras raccourcis sur les contestataires, embarquant d’autres pour les cellules de la Police judiciaire et du Groupement mobile d’intervention au quartier Bonanjo. Maitre Michèle Ndoki, dirigeante du MRC dans la Région du Littoral et le journaliste reporter Mathias Mouende Ngamo sont parmi les personnes arrêtées.

La veille, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait donné un point de presse à Yaoundé pour mettre en garde, sur un ton ferme, tous ceux qui organiseront des manifestations publiques sans autorisation des autorités administratives. Sans citer Maurice Kamto, il a cependant mis ce dernier en garde contre toute manifestation.

«Il y a toutefois lieu de regretter qu’avant l’élection présidentielle et après celle-ci, un candidat ait cru devoir faire des déclarations s’inscrivant dans une démarche illégale et anticonstitutionnelle, notamment en s’autoproclamant vainqueur de l’élection avant même que le Conseil constitutionnel, autorité compétente ne se soit prononcée. Bien que ce candidat se soit par la suite ravisé en revenant dans le jeu institutionnel par la saisine du Conseil constitutionnel devant lequel il a librement fait valoir ses arguments, il a ensuite de nouveau décidé de se mettre en marge de la légalité en contestant le verdict du Conseil constitutionnel», a déclaré le ministre.

«Ledit candidat et son entourage n’ont cessé de multiplier les provocations et poser des actes dangereux pour la paix sociale en essayant notamment d’organiser un mouvement insurrectionnel. Plusieurs de ses actes et déclarations tombent sous le coup des lois en vigueur dans notre pays notamment des dispositions du Code pénal et de la loi contre le terrorisme réprimant les atteintes à la sûreté nationale et l’incitation à la rébellion», a-t-il ajouté.

A titre de rappel, le MRC après la proclamation des résultats a lancé une campagne de revendication de la victoire de Maurice Kamto, qui devait débuter le vendredi 26 octobre 2018. Ladite campagne doit se tenir jusqu’au dimanche 28 octobre prochain. Elle est baptisée «NON AU HOLD-UP». La campagne prévue du 26 octobre 2018 au jour de la prestation de serment du président déclaré élu Paul Biya.

 Otric N.

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