Et, le choix d’un thème qui porte sur l’abandon des enfants pour la 23ème session spéciale du Parlement ce 26 juin 2022 n’est pas hasardeux car, il traduit, s'il en était encore besoin, “la volonté du Gouvernement de faire mieux connaître les répercussions individuelles et sociales dudit phénomène…”.
Un extrait du discours prononcé par Nguene née Kendeck Pauline Irène - ministre des Affaires Sociales ce dimanche, devant les Députés juniors, réunis au Palais des Congrès de Yaoundé en présence de nombreuses personnalités.
Au cours de son allocution, le membre du Gouvernement a ajouté que ledit terme:
“Le phénomène d’abandon des enfants: une entrave à la vie, au développement et à la survie des enfants”, “constitue un appel à une mobilisation plus accrue de l’ensemble des acteurs sociaux, y inclus les enfants eux-mêmes, afin de garantir une existence pour chaque enfant, puisque le Cameroun a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux de protection des enfants, tout en se dotant d’un dispositif interne fort appréciable”.
Le bien fondé du Parlement des Enfants.
C’est un espace créé afin de valoriser le droit à l’expression et à la participation des enfants; Une opportunité d'échanges directs entre le Gouvernement et les enfants issus des dix Régions du Cameroun. Il s’est affermi et s’est affiné au fil des années, et regroupe aujourd’hui 180 Députés Juniors.
Ce qui a poussé le Gouvernement à engager une réflexion, afin d’en faire une institution. C’est ainsi que l’organisation du Parlement des Enfants a été détachée des activités marquant la célébration de la Journée de l’Enfant Africain, pour éviter toute confusion, et que la plénière spéciale au Cameroun, puisse désormais se tenir le 26 juin, date retenue par les Nations Unies pour commémorer la lutte contre l’abus et le trafic des drogues, des maux qui minent de plus en plus la jeunesse de ce pays.
Quelques statistiques
Faisant référence au thème de réflexion choisi dans le cadre du Parlement des Enfants cette année: “Le Phénomène d’abandon des enfants : une entrave à la vie, au développement et à la survie des enfants”, le ministère des Affaires Sociales a donné les résultats obtenus après une étude réalisée entre 2010 et 2014;
Ceux - ci disent que “les effectifs d’enfants abandonnés encadrés ont augmenté de 80%, passant de 1326 à 2391. Toutes les tranches de l’enfance sont touchées par le phénomène y compris les nourrissons qui représentent 12% des effectifs…”.
Plus récemment,
Le Bulletin d’Informations Statistiques et Sociales indique que les services du même département ministériel ont identifié 487 nouveaux cas d’enfants abandonnés au cours du premier trimestre de l’année 2021.
Au regard de ce qui précède, Nguene née Kendeck Pauline Irène - ministre des Affaires Sociales déclare que:
“ Ce phénomène tendant à prendre de l’ampleur dans la société Camerounaise, constitue une violation grave des droits fondamentaux des enfants, notamment le droit à la vie et à grandir au sein d’une famille comme le stipule l’Article 7 de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant (CDE)...”.
Le membre du Gouvernement ajoute que:
“Si la pauvreté, le manque de ressources et l’exclusion sociale se présentent comme les éléments déclencheurs les plus courants de ce fléau social, les conséquences sur les enfants qui en sont victimes, sont nombreuses aussi bien sur les plans physique que psychique.
L’on peut citer entre autres les maladies, le handicap, les traumatismes, la rupture de liens biologiques et/ou familiaux, l’absence de repère, la dévalorisation de soi, le manque de confiance en soi ou la dépendance affective, et même la mort.
Il y a donc lieu de s’inquiéter de la persistance de ce phénomène tant il est vrai qu’un enfant privé d’encadrement familial et d’une éducation stable dans ses premières années de vie, pourrait être confronté à de sérieuses difficultés sur les plans du développement cognitif, conatif, affectif, physiologique et physique”.
Les mesures du Gouvernement sont toutefois provisoires
Bien que les enfants abandonnés continuent de faire l’objet d’une attention particulière des Pouvoirs Publics à travers leur sécurisation dans des structures appropriées, ces dernières leur offrent uniquement un cadre de vie transitoire, leur place demeurant au sein de la famille, seule structure appropriée pour leur garantir un environnement stable et propice à leur développement harmonieux ainsi qu’à leur plein épanouissement.
Au delà des Droits, les Enfants ont eux aussi des devoirs
Ils doivent par conséquent adopter en tout temps, une conduite de citoyen responsable de demain, soucieux d’apporter sa contribution de façon constructive, au développement et à la grandeur du Cameroun. Ils doivent surtout, “aimer leur pays et être de fervents artisans de la paix et de la cohésion sociale”, a dit en conclusion, le ministre des Affaires Sociales.
Nicole Ricci Minyem