21 souscripteurs de l’organisation Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida) ont été présentés au Tribunal de première instance (Tpi) centre administratif à Yaoundé le 1er février dernier. Cette audience a été l’occasion pour le juge d’énoncer les trois charges retenues contre ceux-ci. Ce sont, entre autres, «manifestation illégale» et «attroupement».
L’affaire a été renvoyée au 15 février prochain. C’est le 26 janvier dernier que ces huit femmes et 13 hommes ont été interpellés à Yaoundé. Ces derniers répondaient à un appel à manifestation lancé par les souscripteurs. Ledit appel visait par exemple à exprimer la non adhésion au remboursement au prorata proposé par le gouverneur. Or le même 26 janvier, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a prévu manifester.
« Compte tenu de la manifestation du Mrc, nous-mêmes l’avons annulé et les autres n’étaient pas au courant de l’annulation », relève un souscripteur. De plus, il ajoute pour dénoncer que « le lieu de manifestation était devant le Palais de justice. Mais ceux-ci ont été interpellés dans le jardin public « Charles Atangana ». Ce qui est déjà anormal. Il s’agit d’un lieu de recueillement et de distraction.
Il s’agit d’une nouvelle actualité dans cette affaire qui alimente des conversations depuis plusieurs mois que les activités de cette organisation ont été suspendues. Incarcérées à la prison centrale de Kondengui, ces 21 personnes y retrouvent, entre autres, le commandant en chef Albert C. Amougou Foe, l’administrateur, Patrick Essa’Ala N, alias Pen et la sœur Marie B. Ntsama A.
Ces responsables de l’Ong Mida sont poursuivis pour blanchiment de capitaux et escroquerie par appel public à épargne. Selon le gouvernement, sous le prétexte d’une formation en secourisme et à l’éducation civique et citoyenne, les promoteurs avaient en réalité mis en place un mécanisme de collecte de fonds à hauteur de 12 500 FCFA, avec la promesse de lui rétrocéder en un temps très réduit de moins d’un mois, une somme alléchante de 65 000 FCFA.
Pour acquérir le statut d’adhérent, chaque postulant devait préalablement s’acquitter d’un paiement de frais divers de l’ordre de 40 000 FCFA. Ce subterfuge a permis aux promoteurs de l’organisation « MIDA », de rassembler pour leurs propres comptes, d’importantes ressources financières qui ont été estimées à plusieurs milliards de FCFA.
L’organisation a d’abord été interdite de toute activité dans le Mfoundi par le préfet Jean-Claude Tsila avant de se voir interdite de toute activité par le gouvernement le 21 avril 2018. Des milliers de Camerounais ayant souscrit sont dans la consternation. Ils sont au total 20 497 souscripteurs concernés dans cette situation.
Otric N.