Dans la tragédie qui se joue dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, on constate une confrontation inégale entre une population anglophone cherchant juste la tranquillité contre une minorité anglophone terroriste. Cette guerre de terreur qu’impose l’ADF (Ambazonian Défense Force) aux habitants des zones anglophones du Cameroun est totalement comparable à ce qu’il se fait par ailleurs dans le monde en matière de terrorisme. Menaces, kidnappings, exécutions, incendies des écoles, tout l’éventail des techniques d’intimidations et de violences sont utilisées par les rebelles “ambazoniens”.
Les menaces contre les écoles, les enseignants et les élèves
L’une des cibles principales des intimidations et des violences sont les lieux d’enseignement ainsi que ceux qui y travaillent. Des rapports de différentes ONG, comme Human Rights Watch, dénoncent les pratiques des rebelles. Ainsi les proviseurs de certains établissements ont été enlevés par les troupes des séparatistes pour ne pas avoir obéi aux ordres de groupuscules terroristes interdisant l’ouverture des établissements scolaires. De nombreux témoignages recueillis par les ONG indiquent également que des enseignants se sont vu tirer dessus par les forces “ambazoniennes” ou tout simplement passés à tabac. Les élèves ne sont pas non plus épargnés, et doivent subir des pressions similaires dans les zones occupées par les terroristes. Afin de maintenir une tension permanente, des SMS sont ainsi envoyés depuis l’étranger vers les responsables des établissements scolaires et les professeurs afin de poursuivre l’intimidation. Les autorités camerounaises ont conscience du risque pour l’avenir de cette jeunesse, et ont donc lancé le BIR dans une mission de reconquête afin de permettre la réouverture des écoles. Un autre risque dans la déscolarisation se trouve dans le recrutement par les séparatistes des anciens élèves pour les transformer en enfants soldats.
Des tracts menaçants, distribués dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest
Une étape a été franchie ces derniers mois dans les menaces avec des tracts qui ont été distribués dans de nombreuses localités. À Fako, ces prospectus menaçaient de représailles ceux qui participeraient aux activités de commerces tel que les brasseries, les snacks et les hôtels. Le message se finissait par “No Mercy” (aucune pitié en français). De même, un appel à faire de Seseku le 23 avril dernier, une ville fantôme était également assortie de menaces en indiquant que ceux qui ne suivraient pas les ordres des séparatistes feraient face à des “conséquences drastiques”."Armée de la Restauration Ambaznienne a déclaré ce lundi 23 avril une ville fantôme, tout le monde est avisé de le respecter, spécialement les magasins, les chauffeurs de taxi et les chauffeurs Okada. Faute de respecter la ville fantôme aura des conséquences drastiques. Ambazonia doit être libre""Ceci est pour informer les citoyens de Fako que ceux qui possèdent des hôtels, Snack etc. doivent arrêter d'acheter ou de vendre leurs produits pas plus tard que le 22 avril 2018. Ceux qui ne respecteront pas cet ordre seront visités par l'unité ambazonienne. Pas de pitié!!"
Ces intimidations ne sont pas que des paroles, car des actions violentes sont répertoriées, et les terroristes ne reculent devant rien. En début d’année, le chef de la localité de Big Nyang, Abang Ashu, a été retrouvé pendu dans une forêt pour avoir, selon la terminologie “amazonienne”, trahi la cause indépendantiste. En tant que chef traditionnel, habitant d'une région anglophone et opposée à l’indépendance, il allait remettre une liste de noms de jeunes membres de l’organisation terroriste dont il avait pris connaissance, et sur le chemin a été appréhendé, battu à mort et pendu en signe d'humiliation.