Vous avez pris part, il y’a peu à la cérémonie de la signature d’un accord entre le Cameroun et la France, mais, avant de revenir sur ce sujet, nous vous invitons à vous présenter
Merci madame, de me donner l’opportunité de parler du lancement du programme PCP – AFOP et de la signature de l’accord-cadre de coopération dans le domaine de l’enseignement et de la formation agropastorale et rurale. Je suis le Dr Amadou Lahamidi – vétérinaire – directeur d’un centre de formation de formation dans le Nord.
Certains départements ministériels notamment le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et le ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales ont signé avec l’ambassade de France, d’un accord cadre visant à encadrer et à accompagner les jeunes. Vous êtes l’un de ces encadreurs, quel est le sentiment qui vous anime ?
C’est un partenariat que nous attendons depuis longtemps. Depuis 2008, l’Agence Française de Développement accompagne les jeunes dans le cadre des C2D pour leur formation et leur insertion socio professionnelle. Mais les deux premières phases de cet accompagnement ne reposaient sur aucune base légale même comme nous pouvons nous réjouir des acquis et des résultats déjà obtenus. Néanmoins, il nous faut consolider et pérenniser ces acquis pour être certains d’être opérationnels sur le long terme. Aujourd’hui, seul l’Etat et puisque nous allons vers une décentralisation plus active, les communes et les chefs de village. Ce sont les bases de ce transfert qui soutiennent la signature de cet accord cadre entre le Cameroun et la France.
Vous parlez du programme AFOP. De quoi s’agit-il concrètement ?
Le programme AFOP est un programme qui forme les jeunes. Des jeunes Post primaire - ceux de l’enseignement secondaire dans les métiers agropastoraux et halieutiques tels que Exploitant Agricole – Maître Pêcheur – Moniteur de Centre de Formation Agropastorale rurale et halieutique – Entrepreneur Agropastoral – Conseiller Agropastoral – Technicien Supérieur en Gestion d’Entreprises Coopératives – Technicien Supérieur en Gestion de l’Eau – Technicien Supérieur en Infrastructures, Equipements Ruraux et Gestion de l’Eau - Technicien d’Agriculture – Technicien d’Elevage
Plus de 30 milliards mis à la disposition des jeunes. Quels sont vos attentes ?
Nous entendons continuer avec l’insertion mais, nous voulons beaucoup plus voir l’implication des acteurs de la décentralisation parce qu’ils sont plus proches des populations et, nous sommes certains de voir des résultats plus concrets. Ces acteurs du terrain, ce sont les maires, les institutions de micro finance, les chefs traditionnels et les autorités religieuses
Le programme a été initié il y’a des années déjà mais, pensez vous ces acteurs de terrain sont véritablement imprégnés de ce projet ?
Ils sont parfaitement informés parce qu’ils ont bénéficié des formations, parce que nous attendions ce moment. Nous savions que ce moment allait arriver et ces derniers se sont préparés en mettant en place, le plan B. Ce dernier qui consiste à construire les dortoirs et l’internat, les hangars pour accueillir les apprenants même si ces infrastructures sont en matériau provisoires. Ils sont donc aptes à hériter du programme AFOP.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontés jusqu’à ce jour ?
Les difficultés sont d’ordre infrastructurelles. Il y’a aussi les difficultés liées à l’accès des financements pour les jeunes. Jusqu’ici, l’apport de AFOP est certes considérable mais, c’est encore insuffisant. Cela n’arrive pas à satisfaire leur besoin. Nous avons plus que jamais besoin de l’apport des instituts de micro finance pour accompagner à l’implémentation des projets des jeunes. Il faut par ailleurs que l’Etat, à travers un autre mécanisme, intervienne dans l’acquisition des terrains. Vous savez que le foncier, d’une manière ou d’une autre est un vrai casse-tête dans notre pays
Quels sont les modules qui entrent dans les formations que vous dispensez à vos jeunes apprenants ?
La formation dans nos centres ne se déroulent pas comme dans les autres écoles. Nous accueillons des jeunes qui ont des projets et, nous les aidons à les mettre en place. Pendant deux années, nous leur donnons des outils nécessaires pour qu’ils s’auto emploient mais, aussi pour qu’ils puissent employés d’autres jeunes.
Entretien mené par Nicole Ricci Minyem