Prescrite par le Président de la République, les premiers résultats de l’enquête ouverte suite à l’incendie de la Sonara, ont dévoilé l'absence d'une couverture d’assurance au moment du drame, le 31 mai dernier. Une négligence qui a conduit à l’arrestation de certains cadres.
Après l’incendie qui a consumé 4 des 13 unités de production de la Société Nationale de Raffinage (Sonara) dans la nuit du 31 mai dernier, cinq hauts cadres de cette structure ont été interpellés. Selon le lanceur d’alerte, Boris Bertolt, Louis-Marie Tiako, directeur exploitation ; Derrick Takere, chef de projet phase 1 ; Véronique Nkengue, finance et comptabilité ; Alain Wa Londa, Maintenance ; Mohaman Nayelwa, Qualité, hygiène, sécurité, environnement et inspection, ont été gardés à vue pour 48h, renouvelable, le 20 juin dernier dans une gendarmerie à Limbe. Aucune charge n’a encore été retenue contre ces prévenus.
Cependant, selon la même source, les premiers résultats de l’enquête en cours, instruites par le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, ont révélé que cette structure camerounaise ne bénéficiait d’aucune couverture d’assurance au moment des faits. Ce n’est que près de cinq jours après l’incendie, que les responsables, habitués à payer la prime avec beaucoup de retard, ont effectué un virement. Mais les assureurs ne voulant pas antidater le paiement, s’y sont opposés conformément au code Cima. Comme conséquence de cette négligence, le gouvernement prendra en charge, la reconstruction de cette société de raffinage, qui s’élève à des centaines de milliards, selon des experts.
On se souvient que c’est le 11 juin dernier, suite à l’incendie survenu dans les installations de la Sonara dans le Sud-Ouest Cameroun, que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé, un décret portant création d’une commission d’enquête technique y relative. Cette Commission était composée d’un président (ministre de l’Eau et de l’Énergie - Minee), de dix membres venus respectivement du ministère de l’Eau, du ministère en charge des Mines, celui de l’Environnement, du secrétariat d’État en charge de la gendarmerie, de la Sûreté nationale et de la direction générale de la Recherche extérieure, et de deux rapporteurs, du ministère de l’Administration territoriale.
Sa mission était de déterminer les causes de l’incendie et de proposer les mesures permettant de prévenir les risques de survenance d’une telle catastrophe à l’avenir. Cette commission dispose jusqu’au 10 juillet prochain pour rendre son rapport au Premier Ministre. En attendant ces résultats approfondis, le gouvernement avait déclaré que cet incendie était d’origine accidentelle. Une première information qui avait levé le doute sur la thèse d’un drame criminel.
Marie MGUE