La Communauté urbaine de Garoua veut redonner à la cité métropole du Nord, sa beauté d'antan.
« Garoua se transforme ! C’est un peu différent de la ville que j’ai connu il y a cinq ans ». Ces propos sont de Wassou Paul, cadre au ministère de finance à Douala , en mission à Garoua. Comme lui, ces remarques et observations sont souvent prononcées par les visiteurs et les populations de l’ex-capitale du Grand-Nord qui la trouve transformée.
Le retour de l’éclairage public, la prolifération des espaces verts, la réhabilitation de la voirie et de certaines artères ont fini par convaincre les incrédules. Tous conviennent en effet que des efforts sont entrain d’être faits par les autorités. « Vous savez, le président Ahidjo a tout donné à Garoua. Il voulait sans doute la rendre la 2e ville du pays.
Avec le Renouveau et l’avènement de la démocratie, la ville s’est fortement rebellée dans l’opposition. C’est la raison de son abandon », décrypte Sadou , un habitant du quartier Foulberé avant de préciser qu’ »aujourd’hui, les choses sont différentes. On pense déjà à nous ».
L’absence de l’éclairage public, les énormes nids de poule en plein centre ville et le désordre urbain disparaît progressivement de la physionomie de la ville.
La récente réhabilitation de nombreux axes est un soulagement pour les populations et les usagers notamment les tronçons allant du carrefour camp Karo – carrefour Poumpoumré, Avenue des Banques-Boulangerie du marché, carrefour Beac – carrefour Total marché, Beac- boulevard Roumdé-Adjia, carrefour Total marché – pont camp Karo – carrefour de la Mosquée, Maison du parti du Rdpc – usine des Brasseries.
« C’est déjà une avancée de réhabiliter ces axes principaux. Il y avait trop d’accidents. En voulant éviter les nids de poule, des véhicules et moto se croisaient. Notre souhait c’est voire
toutes les routes de la ville entièrement refaites. La majorité de ces routes ont preste 50 ans. Il faut les refaire. Et même, il faut bitumer celles qui vont dans les nouveaux quartiers et même à l’intérieur comme à Djamboutou, Marouaré, Plateau et Yelwa ».
En attendant, les efforts de la communauté urbaine sont salués. « Depuis près d’un an, nous avons repris l’habitude de sortir dans la nuit sans avoir peur de nous faire agresser.
La ville brille de mille feux », se réjouit Asta , tenancière d’un call-box à Roumdé-Adjia, l’un des quartiers chauds et populeux de Garoua. Plus, le retour de lalumière a presque changé les habitudes. « J’avais l’habitude de faire le sport après le travail trois fois par semaine. Affecté à Garoua voici cinq ans, il m’était impossible de le pratiquer. Avec le retour de l’éclairage, je suis revenu à ma passion », relève Jean-Jacques, longeant la petite montée de la Beac pour la Poste centrale.
L’activité économique elle, semble avoir pris de l’ampleur, très tard dans la nuit. Les populations se sentent rassurées. « On sent que la ville est animée tous les soirs. Ce qui n’était pas le cas il y a deux ans. D’abord, il n’y avait pas de route, il n’y avait pas de lumière, la ville était complètement déserte. Aujourd’hui, on voit les petites activités commerciales pratiquement toute la nuit dans la ville », constate Ahmadou Elhadji Bouba, délégué du gouvernement auprès de laCommunauté urbaine de Garoua.
Selon lui, les travaux effectués par la communauté ont un impact sur les populations. Malgré ces améliorations, les autorités attendent la participation despopulations par le changement de certains comportements.
« Je vois des citoyens percer leur mur et déverser leurs eaux usées sur la voie publique. Il faut qu’ils sachent que la voie publique appartient à tout le monde et que les eaux usées, chacun doit les traiter à l’intérieur de sa concession et que les caniveaux sont là pour recueillir les eaux usées. Il faut que les citoyens comprennent, les bêtes, que ce soient les moutons, les cochons, les chèvres, bœufs, n’ont pas à divaguer dans la ville » estime le délégué du gouvernementqui menace de prendre des mesures répressives.
Félix Swaboka.