C’est l’absence prolongée de ce dernier qui a suscité l’inquiétude de ses enfants. Fatigués de l’attendre, ils décident d’aller à sa recherche
Ils font pratiquement le tour du village, en marquant un temps d’arrêt chez les frères et amis de leur papa, pensant le trouver avec ceux ci, autour d’un verre. En vain. Personne ne semble l’avoir vu. C’est alors qu’ ils décident de se rendre dans le camp choisi par le tradi-praticien pour “hospitaliser” ceux qui ont recours à ses soins.
La case dans laquelle était logé le fou est la dernière à recevoir leur visite. Tranquillement installé devant sa porte, ce dernier pour répondre à leurs interrogations, leur fait comprendre que celui qu’il recherche est à l’intérieur, entrain de préparer des décoctions pour lui.
Rassurés, le nommé Bouba qui fait le témoignage devant le micro de nos confrères de la chaîne de télévision Africa+, ce 14 octobre et ses frères s’asseyent sous un arbre et se mettent à causer, en attendant leur papa. Le temps passe et toujours rien. C’est après une heure qu’ils reviennent chez le malade mental, qui tente de leur interdire l’entrée de la maison. S’ensuit une vive discussion, le battant de la porte vole en éclats. Et c’est le choc. Là, devant eux, gît le corps sans vie de leur père.
Laceré de coups de couteau, l’homme, la cinquantaine à peine dépassée, baigne dans son sang et, un regard rapide, permet de comprendre qu’il n y avait plus rien à faire pour lui. Le couteau qui semble avoir servi à l’assassiner repose à côté de sa tête.
Les cris de détresse de ses enfants attirent l’attention des habitants qui viennent en courant. Arrêté, le présumé meurtrier n’a pas le temps de prendre la fuite que déjà, il reçoit des coups qui le font passer de vie à trépas. Lorsque la police arrive sur les lieux, ils trouvent deux corps. Les enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les causes exactes de ce drame.
L’assassinat de ce tradi- praticien est un acte interpellatif, qui met en cause, la qualité des personnes aptes à prodiguer des soins à un patient dont le pronostic revèle une maladie mentale. Qu’est ce qui peut justifier un tel choix, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé. L’agression de Foumban, se vit dans la plupart des grandes métropoles. Même si les conséquences ne sont pas aussi terribles. De temps à autre, on signale des accidents, que ce soit dans les centres psychiatriques ou même dans la rue.
Les causes de la maladie mentale
Malgré les recherches qui ont jusqu’ici été menées par les scientifiques, les psychiatres, les psychologues et bien d’autres, nul n’a pu déterminé avec certitude, les causes exactes de la maladie mentale. Ils pensent toutefois qu’il existe des facteurs declanchant, comme des événements douloureux. Elle résulte aussi d’une interaction complexe de facteurs génétiques, biologiques, des traits de personnalité, de l’environnement social …Elles altèrent le fonctionnement du cerveau, du système nerveux central. La maladie mentale perturbe la capacité des personnes qui en sont atteintes à s’adapter à leur environnement et s’accompagnent souvent d’une grande souffrance physique.
Elle affecte une personne sur cinq. Les jeunes sont en première ligne et, dans plus de 70% de cas, les premiers signes apparaissent entre 15 et 25 ans.