La session a été lancée ce mercredi, dans la Commune d'arrondissement de Garoua 1er, dans le cadre d’un atelier au cours duquel ils seront outillés aux petits métiers du secteur urbain.
Pour les organisateurs, l'objectif est de renforcer l’insertion socio-économique de ces jeunes en difficulté et, renforcer leurs capacités professionnelles : « Nous avons décidé, avec le concours des autorités locales et des partenaires au développement, de donner à ces jeunes en déperdition scolaire, des moyens de se battre dans la vie et de s’en sortir. Ils avaient perdu tout espoir de se faire une place au sein de la société et, nous avons pensé qu’en possédant un métier, ils seront moins exposés au phénomène de Boko haram par exemple qui recrute au sein de cette population fragile…», explique Abdoulaye Karim, accompagnateur social.
Pendant trois semaines, ils vont simultanément bénéficier des cours pratique théorique, en incorporant certains matériaux, comme des déchets plastiques. Et pour cet assemblage, ils ont sollicité l’expertise de Robert Tedonfo, un jeune qui a déjà fait l’expérience : « Je suis à Yaoundé, c’est ma ville de résidence. Je suis venu montrer à mes jeunes frères, comment il est possible de collecter des emballages et des bouteilles plastiques pour en faire des pavés écolos, utiles pour la construction des routes et des maisons… Vous savez, ces matériaux ont une durée de dégradation estimée entre 500 et 1000 ans. Quand je commençais en 2016, j’ai travaillé avec des experts qui m’ont assuré que les déchets plastiques constituent, d’après les statistiques, 10% des six millions de tonnes d’ordures produites chaque jour dans notre pays, vous comprenez donc qu’on doit les utiliser d’aune autre manière… ».
Des informations attestées par les résultats du laboratoire du génie civil qui démontrent que les pavés écolos sont trois fois plus résistants que ceux qui sont faits à base de ciment. Selon Pierre Kamsouloum, consultant formateur en technique de recyclage des déchets plastiques, que nous avons joint au téléphone, « Les autres ne supportent qu’entre six et douze tonnes. Le prix du mètre cube de ces pavés, qui comprennent entre 26 et 30 pavés, varie entre 4000 et 4500 FCFA, au lieu de 5000 à 25 000 FCFA, comme les autres… ».
Le sous le sous-préfet de l'arrondissement de Garoua 1, Ismaïlou Adama, qui avait à ses côtés le maire Mohamadou Kaou s’est dit satisfait de la volonté affichée par ces 75 jeunes : « J’espère que cet engouement va faire tâche d’huile et que d’autres jeunes vont suivre cet exemple. Notre région subit les affres de ces attaques perpétrées par les terroristes de boko haram et, même si nous savons qu’ils rencontrent beaucoup de difficultés grâce à la présence de nos forces de sécurité, certains jeunes peuvent se laisser tenter par leur message, à cause de l’oisiveté et, nous ne pouvons qu’être fier des programmes comme celui-ci… ».
Nicole Ricci Minyem