Judith Yah Sunday épouse Achidi a été nommée au poste de directeur général de l’entreprise remplacement de David Nkoto Emane, titulaire du poste pendant 14 ans. Il avait en effet été désigné à cette fonction par décret présidentiel du 23 février 2005.
La nouvelle directrice générale sera secondée dans sa charge par Daniel Désiré Olle. Il est le nouveau directeur général-adjoint de l’entreprise publique. Il remplace Richard Maga qui, comme son ancien supérieur hiérarchique, est débarqué après plusieurs mois de soupçons de mauvaise gestion.
Le Contrôle supérieur de l’État et la commission anti-corruption ont enquêté dès 2016 au sein de Camtel et passé en revue la gestion de l’entreprise de 2010 à 2015. De Nombreuses irrégularités avaient été soulevées. Dès le 5 mars dernier, David Nkotto Emane, Richard Maga et plusieurs autres hauts cadres de la société télécoms avaient d’ailleurs été interdits de sortie du territoire national par la Délégation Générale de la Sûreté Nationale (DGSN).
En effet, la gestion de David Nkoto Emane avait été plusieurs fois remise en cause par certains Camerounais, par d’anciens collaborateurs et par certains partenaires étrangers. Ce qui l’a placé depuis 2016 dans le viseur de la justice ainsi que plusieurs de ses collaborateurs. De nombreux médias camerounais avaient indiqué que, sur instruction du chef de l’État, David Nkoto Emane avait été le lundi 5 mars 2018 interdit de sortie du territoire camerounais. Ce n’était pas la première fois que pareille annonce était faite. Mais, le DG n’avait jamais été inquiété par la justice. Serait-ce toujours le cas désormais qu’il n’est plus directeur général ?
Au-dessus de Judith Yah Sunday épouse Achidi, Mohamadou Saoudi occupera la fonction de président du Conseil d’administration. L’actuel secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications remplace Victor Mukete, démissionnaire en avril dernier.
Au moment où Judith Yah Sunday prend les rênes de la Camtel, cette diplômée de la première promotion Banque, Monnaie et Finance de l’Institut des Relations internationales du Cameroun en 1994 a plusieurs dossiers chauds sur sa table. D’abord, l’amélioration de la qualité du service fourni par l’entreprise d’abord à ses clients (car tous les clients reconnaissent que l’un des points faibles de Camtel c’est sa relation avec la clientèle et le service après-vente) ainsi que ses rapports avec ses partenaires dont les opérateurs mobiles.
Aussi l’amélioration de la gestion au sein de l’entreprise ainsi que la construction d’un meilleur dialogue social, mais également la commercialisation des services de Camtel (moins de 500 000 abonnés depuis plus de 10 ans) et la commercialisation du SAIL qui jusqu’ici n’a pas véritablement suscité l’engouement des opérateurs.
Toutefois, analyse un spécialiste des télécommunications, pour réussir au bien ses missions, la nouvelle DG aura besoin de certaines conventions de concession (pour être opérateur de téléphonie mobile par exemple) délivrées par le président de la République, seul à délivrer les conventions de concession dans le secteur des communications électroniques d’après la loi. La dernière convention de concession officielle entre l’État du Cameroun et Camtel date en effet de 2005 et a expirée. C’était d’ailleurs le renouvellement de celle de 2003. Et depuis lors, le statut quo règne.
Otric N.