Les accusations les plus virulentes sont portées sur les « Hommes de Dieu », au vu des scandales que l’on vit depuis quelques mois. Ces questions et bien d’autres sont évoquées dans cet entretien que le Pasteur Alain Ruben Gwet a accordé à l’Agence Cameroun Presse
- Merci pasteur d’accepter de répondre à nos questions. Comme il est de coutume, je veux vous inviter à vous présenter.
Je me nomme Gwet Alain Ruben ; Pasteur de Profession depuis 03 décennies ayant reçu du Seigneur Jésus-Christ la charge ministérielle de Docteur, selon Éphésiens 4 :7-16. Je suis Président entre autres de la Fédération des Eglises Pentecôtistes du Cameroun dénommée C.E.E.PE.C (Communion des Eglises Évangéliques Pentecôtistes du Cameroun) Coordination du Centre ; je suis en outre membre de plusieurs associations telles que l’ACADIR (Association Camerounaise du Dialogue Inter-religieux) agréée par l’Etat du Cameroun pour œuvrer en faveur de la paix entre les religions et dans la nation. Je suis Leader de la Communauté Évangélique Missionnaire de Réveil.
Marié, père de plusieurs enfants, auteur de nombreux ouvrages tels que « Le Pentecôtisme au Cameroun tome 1 - Le Saint-Esprit et Nous : les 03 sphères de sa Présence – Extraits des dispositions Juridico Administratives sur les Associations Religieuses au Cameroun…
- Vous avez été aperçu au palais des Congrès de Yaoundé, lors de l’ouverture des assises du Grand Dialogue National, initié par le Chef de l’Etat Camerounais. A quel titre y étiez-vous ?
Je fais effectivement partie des six Ministres de culte qui sont régulièrement convoqués dans les cérémonies publiques de grandes envergures pour élever la voix en faveur du Cameroun, ce, depuis l’accession du Président Paul BIYA à la magistrature suprême pour son mandat en cours.
- Les pasteurs de l’Eglise pentecôtiste sont mis en cause aujourd’hui pasteur, à cause de la pratique de quelques personnes des membres de ce corps social. On a vu votre colère parce que les journalistes dites – vous font une confusion totale. Qu’en est – il exactement, selon vous ?
Je commence déjà en appréciant le merveilleux travail d’information, de communication, de sensibilisation et même d’éducation qu’accomplit la Presse Camerounaise en général. Mais ce qui m’inquiète, c’est justement cette procédure incongrue de certains organes de presse qui consiste à généraliser les faits lorsqu’il est question d’un acte posé par un acteur des « églises de réveil ».
Vous venez de dire « Ce Corps Social » Effectivement c’est un Corps Social et des plus importants en termes d’extension, de contenu (quantité et valeur), de capacité (économique, politique et juridique). Sous d’autres cieux, les choses ne se font pas ainsi. Nous comptons énormément pour le Cameroun. J’assume ce que je suis, une autorité morale de grandes références en termes de valeur morale, intellectuelle et sociale. Je sollicite de vous, lorsqu’il y a un événement comme celui qui est d’actualité, de tenir compte de tous ces éléments. Il est rare de trouver un Corps Social qui milite et œuvre pour la paix, le patriotisme, le respect des institutions, etc, comme nos milieux. Même lorsque certains parmi nos ministres de culte ou leurs fidèles ne sont pas d’accord avec des positions et actions du gouvernement, l’on n’a jamais trouvé un élan de subversion dans nos milieux.
Est-ce là ce qu’on nous reproche ? Pouvez-vous me dire quel autre corps religieux enseigne à ses membres la soumission aux autorités gouvernementales et institutions comme nous le faisons ? A nos risques et périls, nous allons vers les prostituées, les bandits et criminels de haute classe, les sorciers, etc., et nous les transformons par nos messages afin que les mœurs et la sûreté de notre nation soient assurées. Est-ce là notre péché ? Dites-moi combien de nos membres sont en prison pour détournements de fonds publics, corruption, séditions et autres délits contre l’Etat ?
Au contraire, nous allons dans les rues, dans des ménages pauvres et misérables, nous prenons ces membres de famille pauvres. Nous nous investissons en assistance sociale et morale, en assistance psychosomatique, an prières et jeunes. Mais dès qu’ils sont bénis et qu’ils prospèrent, on nous traite de piètres escrocs ou ravisseurs. Savez-vous le travail que nous faisons à la base de tout ce que vous voyez ? Nous n’avons pas besoin d’être appréciés car c’est Dieu qui nous a appelés, mais de grâce, que les médias ne dissolvent pas leur bon travail en salissant toujours l’image de ceux qui œuvrent pour la prospérité du pays.
- Vous avez voulu revenir sur trois points qui selon vous, sont très importants : Les enfants qui n’ont pas pu faire leur examen - La fermeture des Eglises
Vous parlez des enfants qui n’ont pas pu faire leur examen à cause de leurs parents et leur pasteur : Je me permets de commencer par le « pasteur ». J’assume ce que je dis : Que la presse camerounaise (que j’apprécie par ailleurs beaucoup) essaie souvent de s’accomplir, c’est-à-dire de jouer son rôle d’investigation. Il y a plus de 15 ans que ce bien-aimé (parce que nous continuons de l’aimer) a cessé d’être de nos rangs. Il a choisi de faire ce qu’il fait sans se référer à qui que ce soit, estimant qu’il y a dans sa maison des personnes importantes qui le couvrent. Je suis Président Régional de la Fédération des Eglises Evangéliques Pentecôtistes du Cameroun. Nous encadrons des centaines d’Eglises, mais nous ne le reconnaissons pas des nôtres. Il est donc incongru de faire endosser ces actions aux Eglises Pentecôtistes. Les Parents de ces enfants assument leurs responsabilités : Leur appartenance religieuse ne devrait pas non plus être engagée dans cette affaire. Lorsqu’un musulman, un catholique ou un protestant commet une action, je n’entends jamais sa religion être engagée. Pourquoi ce désir de nuire aux autres ? On dirait que certains organes de presse ont la phobie des églises de réveils.
Concernant les enfants : Voilà qui suscite de vrais problèmes d’accompagnement spirituel et psychologique et qui démontre les faiblesses de nos lois.
Jean Jacques de Felice, avocat Français ayant longtemps œuvré à la défense des objecteurs de conscience disait : « Le droit seul ne peut rien dans certaines situations ; il est même pire et moins que ce chiffon de papier si souvent décrit ». Le port des masques est devenu une loi exigée par nos autorités en ce temps de crise sanitaire. Mais il ne suffit de mettre sur pied une loi et d’en exiger mordicus exécution. Il y a une multitude de personnes qui, jusqu’ici, ne le portent pas, non par endoctrinement religieux, mais par conviction propre. Ce Jean Jacques Félice disait aussi qu’il y a des personnes qui n’obéissent qu’à leur conscience, non par manque de soumission aux lois, mais par manque de conviction à ce que prônent certaines décisions juridiques. Quand on est en face de ces personnes, tant que leur état de santé ne nuit pas aux autres, pourquoi ne pas les laisser ? Maintenant, s’il arrivait que leur santé présente un risque pour leurs proches, on peut faire recours à :
Cet accompagnement psychologique dont j’ai parlé plus haut. Ceci demande donc dans des prochaines échéances, l’implication des hommes d’églises et des psychologues dans les différentes cours d’examination, comme les infirmiers et agents de sécurité sont impliqués ;
Si jusque-là, on n’obtient pas des résultats, et que l’on le juge nécessaire, dans des vues de dissuasion des autres candidats, mettre en application les dispositions de l’Article 260 du Code Pénal sur les maladies contagieuses, qui stipule que : Celui qui, par sa conduite, facilite la communication d’une maladie contagieuse et dangereuse est puni d’un emprisonnement de 03 mois à 03 ans ; A moins qu’on veuille juste occuper l’actualité des choses sans valeur, voilà des procédures qui font gagner en tout.
- Pour sortir de cet entretien, vous qui vous occupez réellement des personnes perdues, abandonnées, des laissés pour compte, pourquoi ne pas travailler à côté des autorités afin de barrer la voie aux bandits à col d’évêques ?
Ce que je préconise en partenariat avec les autorités administratives afin de barrer la voie aux « bandits à col blanc ».
L’existence des bandits à col blanc ne s’arrêtera jamais. Aucun corps social n’a jamais été voué à l’extinction parce que certains malfrats et faussaires y ont été appréhendés. Dans la police, dans la gendarmerie, dans l’armée en général, dans le politique, etc., on arrête régulièrement des faussaires et usurpateurs, mais on n’a jamais fermé. Tant qu’il y a de vrais pasteurs, il y en aura de faux. On a arrêté de faux prêtres, des dignitaires catholiques pédophiles, des impliqués dans des choses très compliquées, mais l’Eglise Catholique n’a jamais été inquiétée. Cela se passe dans tous les corps sociaux. Il y a parmi nous des sorciers, des escrocs, comme partout ailleurs. Nous sommes prêts à collaborer avec l’Etat pour combattre et démasquer tous ceux qui jettent du discrédit sur notre noble vocation. Depuis des années, nous le signifions aux dirigeants du pays. Nous sommes prêts à dénoncer les faux.
Nous savons qui est qui et qui fait quoi. Nous ne pouvons supporter ou soutenir ceux qui utilisent la parole de Dieu pour détruire les vies des autres, ceux qui utilisent le nom de Jésus pour égarer la foule et profaner les valeurs régaliennes. Nous disons NON à cela.
Par ailleurs, au lieu que les Sous-préfets, Préfets, Commandants de Brigade, Commissaires de Police demeurent répressifs, il faut qu’ils acceptent de nous consulter et de travailler avec nous. Je tire un coup de chapeau au Gouverneur de la Province du Centre qui, de temps en temps, nous écoute ; je n’oublierai pas certains sous-préfets dans le Centre qui travaillent en étroite collaboration avec nous.
Entretien réalisé par Nicole Ricci Minyem