Le plaidoyer a été présenté par trois organisations qui défendent les droits des personnes ayant tout perdu après le passage des engins de destruction
L’Organisation non gouvernementale ASSOAL, la plateforme des promoteurs de coopératives et de mutuelles d’habitat et la plate-forme foncière nationale du Cameroun ont résolu depuis de nombreuses années, à faire respecter le droit des personnes victimes de déguerpissement . Ce droit, défini par le pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels et ratifiés par le Cameroun en juin 1984.
Leur plaidoyer est axé sur les points suivants: L’arrêt systématique d’éviction ou encore de détournement des propriétés des ménages pauvres, la finalisation, l’adoption ainsi que la mise en oeuvre de la politique relative à l’habitat. Ce dernier prend en compte les stratégies d’inclusion des victimes; le soutien à l’observatoire de la société civile, pour le logement social au Cameroun, de même que les modèles alternatifs portés par les groupements coopératifs de l’habitat.
C’est depuis 2010 que l’État s’est engagé à détruire les habitations dans des quartiers qui ont pour principal dénominateur commun la pauvreté. Sans que cela ne les y prépare, les populations ont pris l’habitude de découvrir inscrit sur les murs de leurs domiciles construits en matériaux locaux, la mention: À détruire. Un délai leur est accordé et, le plus souvent, la précarité des habitants de ces “ bidonvilles” ne leur permet pas d’avoir des solutions alternatives.
Et parce qu’aucune mesure d’accompagnement n’est prise, ils voient arriver avec terreur et désespoir les gros bras qui ne savent eux non plus d’où viennent les ordres. Leur job, c’est de détruire. Et, si dans le groupe des casseurs, se trouve un administratif, il se contente d’opposer des arguments tels que: Opérations d’embellissement des villes, spéculations foncières ou encore programme d’investissement pour l’émergence. Tous sont totalement indifférents aux cris des personnes qui, sont en une fraction de seconde, entrain de perdre le fruit de toute une vie de labeur.
Pour les organisations de la société civile, les populations victimes d’abus peuvent être recasées dans le programme de dix mille logements sociaux. Malheureusement, les départements ministériels en charge de ces questions n’envisagent en aucune manière, cette solution.
Les arguments du ministère de l’Urbanisme et le l’Habitat
Il est important de souligner que ce n’est pas facile de s’arrimer à la modernité ainsi qu’aux normes environnementales. L’occupation se fait en priorité sur des bases sociologiques. La recherche de certaines communautés dans les villes et les cités s’opère aussi par rapport à la situation géographique de l’espace convoité.
Au ministère de l’urbanisme et de l’habitat, on déplore le fait que les communautés recréent le village en pleine ville: C’est ainsi qu’on retrouve par exemple les poulaillers, les porcheries. L’agriculture elle aussi se pratique de façon archaïque et les espaces à écologie fragile sont pris d’assaut. L’air est ainsi pollué par toutes ces activités qui pour certaines peuvent apporter des maladies.
Des mesures urgentes doivent être prises
Le ministère de l’urbanisme et de l’habitat a décidé d’appliquer la politique nationale de l’habitat. Celle-ci va permettre aux populations de disposer d’un fond de garantie, pour investir dans le secteur et mettre à la disposition des camerounais à revenus faibles, des logements décents à faible coût. Quatre axes sont envisageables:
La révision du code et du régime foncier
La facilitation des financements, au delà des mécanismes bancaires, mais par la mise en place d’un système d’hypothèques
Le financement de l’habitat social spécifiquement
L’adaptation de la fiscalité locale au besoin social en matière de l’habitat.
Nicole Ricci Minyem