Suite à la dénonciation d’un système de fraude dans ce corps, le gouvernement par l’entremise du Ministre des finances Louis Paul Motazé lance une mission d’investigation dans tous les secteurs des douanes du Cameroun.
Ils sont certainement nombreux dans le corps de la douane camerounaise à avoir perdu le sommeil. Pour cause, la signature le 11 mars par le ministre des finances louis Paul Motazé, d’une lettre mettant en mission et ce pour une durée de 75 jours, des équipes de cadres de son département ministériel, afin de conduire des investigations dans les différents secteurs des douanes du pays.
Celle-ci fait suite à en croire le Ministre à des dénonciations faisant état de l’existence « d’un système de fraude consistant à détourner des droits de douane, à travers la mise en circulation des quittances parallèles, avec la complicité des services du Trésor public. »
Ceci fait curieusement penser à l’histoire des timbres postes qui avait défrayé la chronique à une certaine époque...
Ce qui est encore plus cauchemardesque pour nos douaniers et les services du trésor ainsi visés c’est l’étendu de la période sur laquelle s’étale l’investigation. D’après le Ministre des finances, seront concernés par ces investigations les exercices budgétaires 2015, 2016, 2017 et 2018. Plus encore, aucune restriction ne saura être opposée aux enquêteurs selon Louis Paul Motazé qui précise : « La présente lettre de mission autorise l’accès à tous les documents budgétaires, financiers et comptables, ainsi qu’à tous les sites intéressant le mandat ».
Cité à plusieurs reprises dans les rapports de la Commission nationale anticorruption (CONAC), pour la période allant de 2010 à 2015, le corps de la douane caracolait en tête des administrations les plus corrompues au Cameroun et ce particulièrement dans les régions du Centre, de l’Extrême-Nord, du Littoral et du Sud-Ouest.
Par ailleurs, le train de vie impressionnant de certains douaniers n’est pas pour arranger les choses. A titre illustratif pour la période sus citée, la Conac signalait le cas de ce douanier entré par le bas de l’échelle et qui avait réussi l’exploit d’être propriétaire de 13 villas en dur bâties sur terrains titrés, d’un immeuble de 5 niveaux également construit sur terrain titré, ainsi que de 10 terrains immatriculés. A ce vaste domaine immobilier, s’ajoutait plusieurs autres biens dont des camions, des autobus et autres véhicules personnels haut de gamme.
Rendez-vous en mi-mai pour les conclusions de ces investigations.