Depuis trois jours l'entreprise de bâtiment et travaux publics française RAZEL est engagée dans des travaux de réfection de certains axes de la capitale camerounaise. Des travaux qui se font à des heures de pointes. Conséquence, les usagers de la route subissent des préjudices incommensurables.
Il ne fait pas bon d'être automobiliste dans la ville de Yaoundé ces derniers jours. Les embouteillages s'étendent sur des kilomètres autour de la poste centrale. Depuis mardi dernier, l'entreprise de droit français est sur le tronçon Mvog Mbi - Poste Centrale. Une voie parmi les plus fréquentés de la capitale. Cette route dessert les quartiers les plus populeux de la ville : Nkolndongo, Etam Bafia, Ekounou, Mvan, Odza, Barrière... Bref c'est la principale voie de sortie de toute la partie Sud de la ville vers le centre administratif et le centre commercial situés aux alentours de la poste centrale. L'axe en chantier est extrêmement sollicitée aux heures de pointes.
Pourquoi effectuer des travaux pareils aux heures de fortes circulations?
C'est la question que se posaient plusieurs usagers rencontrés ce matin non loin du carrefour Mvog Mbi. Question à laquelle chacun essaye de trouver une explication selon son appréciation. Un chauffeur de taxi coincé au carrefour coron nous fais savoir "c'est à cause de la CAN. On refait les routes pour que le Cameroun soit prêt". Seulement, cette réponse n'explique pas pourquoi les équipes de cet entreprise choisissent de travailler dans l'intervalle 8heures - 15heures.
Pour en savoir davantage nous chercons à rencontrer un membre de l'équipe. Un des ouvriers nous dit discrètement "moi même je ne sais pas mon frère, moi on m'appelle et je viens travailler et on me paye. Le reste la moi je ne connais pas". Il nous indique un de ses patrons. Nous approchons ce responsable de l'équipe tout près d'une société de commercialisation des produits de quincaillerie sur le tronçon. Une fois à son niveau, nous lui posons la question. "Je n'ai rien à vous dire à ce sujet" nous dit il. "Vous pouvez remarquer que nous avons pris des dispositions pour que la circulation ne soit pas considérablement perturbée. Nos équipes régulent le passage des véhicules sur les deux voies. Et vous pouvez remarquer que les voitures circulent malgré tout. Sachez aussi qu'on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs. Les habitants de Yaoundé peuvent supporter quelques minutes seulement pour que la ville soit belle".
Effectivement, sur les lieux des agents s'efforcent à réguler le trafic. On apprendra plus tard que ces opérateurs de chantiers routiers choisissent de procéder aux travaux en pleine journée du fait du coût plus important de la main d'œuvre et de la logistique pour les travaux de nuits. Pour des raisons économiques, tenant compte des budgets très souvent limités, ils préfèrent faire souffrir les citoyens pendant quelques jours. Seulement, le manque à gagner pour plusieurs camerounais est très important. Car il faut bien le reconnaître, à Yaoundé, le temps c'est de l'argent. Vivement que des mesures soient prises pour que ce genre de situation ne se multiplient pas sinon les conséquences en terme de manque à gagner seront beaucoup plus énormes pour les opérateurs économiques exerçant à Yaoundé.
Stéphane Nzesseu