Une fuite aux allures d’exode biblique
Ce sont des colonnes de carrioles tirées par des ânes ou par des motos, transportant toute une vie, avec matelas, sacs, tapis, qui défilent dans les rues de Fotokol en provenance de la cité voisine de Gambaru.
L’intensité des activités de Boko Haram a poussé des familles entières sur la courte route séparant les deux communes. L’incapacité du Nigéria voisin à vouloir gérer la situation sécuritaire a fini par décourager les habitants de Gambaru pour les pousser vers un pays plus sûr : le Cameroun.
Le danger Boko Haram
Le groupe terroriste, dont le nom officiel depuis 2015, suite à l’allégeance faite à l’Etat Islamique, est État islamique en Afrique de l'Ouest, sévit depuis maintenant près de 10 ans dans la région. C’est en effet en 2009 que Boko Haram décide de lancer un soulèvement armé. Son fondateur, Mohamed Yusuf y trouvera la mort.
Pourtant, entre 2002 et 2009, le mouvement était considéré comme un des nombreux organismes islamistes qui se développent à l’époque. Ayant soutenu le candidat défait lors des élections au poste de gouverneur, le groupe se retrouve alors en difficulté, et lance alors un cycle de violence qui se poursuit encore aujourd’hui.
L’ONU a ainsi classé Boko Haram en 2014 comme une organisation terroriste, et le groupe est accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité.
Le Cameroun, une zone sûre pour les Nigérians
De par sa situation géographique, sa région Extrême-Nord étant en contact direct avec les zones proches de celles contrôlées par Boko Haram, le Cameroun a tout naturellement été confronté à des incursions de Boko Haram et à souffert des actions terroristes sur son territoire.
Grâce au BIR, (Bataillon d’Intervention Rapide) qui a permis de sécuriser les zones, parfois en partenariat avec l’armée, dont les méthodes d’entraînement issues des meilleurs formations, un retour au calme a pu se faire dans les régions sous la pression de Boko Haram.
Les voisins nigérians ne peuvent cependant pas en dire autant, poussant les habitants sur la route de l’Exode. Malgré la très grande proximité, les habitants ont emporté le maximum, craignant les incendies et les dommages pouvant être causé par le groupe terroriste.
Les forces camerounaises restent néanmoins méfiantes, et fouilles une partie des nouveaux arrivants par crainte de voir certains éléments de Boko Haram profiter de la foule pour s’infiltrer au Cameroun.