Faire preuve de patriotisme et d’hospitalité, c’est à ces qualités que sont conviés les Camerounais des régions du Littoral et de l’Ouest, qui reçoivent au quotidien, leurs compatriotes.
Ces derniers, depuis le début des affrontements entre ceux qui se réclament de l’état imaginaire de l’ambazonie et les forces de défenses et de sécurité, ont tout abandonner, afin de trouver refuge sous d’autres cieux.
Ils sont visibles dans de nombreux quartiers de Douala et des ses environs. Ils sont également présents dans la région du Nord, notamment dans le Noun, les Hauts Plateaux, le Koung – Khi, la Menoua, le Ndé et ailleurs.
Leur arrivée demeure problématique pour les autorités administratives de ces deux régions. Elles ne sont pas en mesure de donner avec exactitude, le nombre de personnes qui ont trouvé refuge dans leurs unités de commandement. Surpris, les gouverneurs et leurs collaborateurs, à l’instar des préfets, sous préfets, maires, chefs de quartier et autres n’ont prévu aucune mesure afin de faire face à ce flux migratoire.
La question est d’autant plus préoccupante que les migrations ont un certain poids sur les problèmes de promiscuité, de santé, d’habitat, d’aide sociale et d’éducation.
Et justement, ces migrants sont composés dans la quasi majorité des jeunes en âge scolaire. Ces derniers, au delà de la barrière linguistique, ont été obligés de trouver refuge dans des familles d’accueil. Des familles qui dans la plupart des cas, vivent dans une extrême précarité et aujourd’hui encore, s’enfoncent dans la pauvreté. Rares sont ceux qui ont eu la chance de regagner les domiciles de leurs parents.
De ce fait, il y’a des jeunes qui n’ont pu reprendre le chemin des classes, les parents ayant tout perdu. Pour eux, il est important de faire intégrer les programmes et projets crées en leur faveur. Notamment le Programme d’Appui à la Jeunesse Rurale et Urbaine ou encore le Programme Intégré d’Appui aux Acteurs du secteur informel.
Il y’à aussi des fonctionnaires qui arpentent les couloirs de leurs administrations d’origine, espérant obtenir ne fut ce qu’une affection temporaire.
Il y’à une troisième catégorie. Celle des personnes qui n’ayant aucun niveau scolaire, se sont lancées dans la quête d’un emploi. Elles cognent aux portes des chantiers de construction, des édifices qui vont accueillir la coupe d’Afrique des Nations dans quelques mois: Stades, infrastructures hôtelières, infrastructures routières…
Les femmes, illettrées travaillent chez des particuliers comme employées de maison, dans les ateliers de couture, dans les salons de coiffure, les snacks bars – restaurant.
Malheureusement, nombreux sont ceux qui sont tombés dans les travers comme le vol, les agressions, la prostitution…
Malgré le couvre feu instauré dans les régions en proie à l’insécurité, limitant les mouvements des personnes, l’on voit au quotidien de longues files de voitures qui prennent le départ vers des destinations inconnues, choisies au hasard. Des Camerounais qui ont été obligés de quitter leurs villages, leurs domiciles, leurs biens à cause d’une guerre qui leur est imposée.
C’est une situation inacceptable et qui les expose à la misère, à endurer de terribles expériences dans leur propre pays. Vivement, le retour à la paix.
Nicole Ricci Minyem