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Crise anglophone: les transporteurs des villes de Buea et Limbé ne font plus leur chiffre d’affaire.

mercredi, 26 décembre 2018 11:43 Liliane N.

Le nombre de voyages vers ces destinations ont considérablement diminué.

Le tarif n’a pourtant pas augmenté au rond-point deido de Douala logé dans la région du Littoral. Cependant les passagers se font rares. Un transporteur indique qu’il faut débourser la somme de 1500 FCFA pour se rendre à Buea et à Limbe, des villes logées dans le Sud-Ouest. La situation actuelle qui ne fait pas le bonheur des transporteurs s’explique par le fait des tensions socio-politiques qui affectent le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. «Nous avons beaucoup perdu en terme de passagers à cause de cette crise anglophone qui secoue le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Avant il y avait de l’affluence, on pouvait facilement enregistrer au moins 50 passagers par jour», explique un transporteur.

En 2017, les groupes armés séparatistes ont initié l’opération ville morte qui devait se tenir d’après leur calendrier, les lundis, les mardis et les jeudis de chaque semaine. Durant ladite opération, il n’y a pas de mouvement. Les populations restent cloîtrées dans leur maison. Les agences de voyage même ne fonctionnent pas. Les activités commerciales étant toutes paralysées. Les autorités administratives des villes de Buea, Bamenda et Limbé ne sont pas restées sans rien faire. Elles ont multiplié les sensibilisations et les appels au boycott de l’opération ville morte. La mayonnaise avait commencé à prendre car les populations essayaient tant bien que mal de braver les interdits des groupes séparatistes.

Toutefois c’est en juillet dernier, suite à de nombreuses représailles, que les populations prises de frayeur ont recommencé à respecter l’opération ville morte. On a l’impression que l’on est revenu au tout début de la crise. Les sécessionnistes ont de nouveau réussi à contraindre les populations du Sud-Ouest à respecter le mot d’ordre de grève des villes mortes. Le 16 juillet 2018, les rues de Buea étaient toutes désertes. Les boutiques et autres lieux de commerce étaient fermés. Il se trouve que la peur des populations a été nourrie du fait des violences qui ont suivi leur refus de respecter les instructions des sécessionnistes. En date du  9 juillet 2018, il y avait eu des scènes de violence dans la ville. La journée avait été ponctuée par des échanges de tirs de coup de feu entre les sécessionnistes et l’armée.

Les autorités qui ne souhaitent pas voir ces populations vivre dans la peur ont dû prendre des mesures. Par exemple, Patrick Ekema le Maire de Buea, après avoir mis en garde des entreprises, avait procédé à la fermeture de celles-ci au motif de ce qu’elles ont respecté le mot d’ordre de l’opération ville morte. Parmi ces entreprises, il y avait les agences Bicec et Ecobank, les agences des opérateurs de téléphonie mobile présents au Cameroun à l’instar de MTN Cameroon, Orange et Nextell, et les sociétés Total Cameroun, Banque Atlantique, CCA, Activa. Les structures de restauration, d’hôtellerie et de transport comme Fakoship n’avaient pas échappé à la mesure du Maire. Toutefois le l’autorité municipale avait fini par revenir sur sa décision.

D’après les transporteurs, l’opération des villes mortes impacte assez négativement sur leur secteur. Si avant elle, ils chargeaient leur véhicule en une trentaine de minutes, aujourd’hui il faut attendre des heures. Pour un mini-bus de 35 places, les chargeurs affirment compter pratiquement 4 heures.

Liliane N.

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