Stupéfaite par la situation sociopolitique actuelle du Cameroun, la présidente du Cameroon people’s party (CPP) demande aux femmes de boycotter la journée du 8 mars.
A l’occasion de la Journée Internationale de la femme qui va se célébrer le 08 mars 2019, la femme politique et activiste, Edith Kah Walla, demande aux femmes de ne pas prendre part aux festivités, en solidarité aux victimes du Nord-Ouest, Sud-ouest, mais surtout pour s’indigner de l’exécution des femmes et leurs enfants dans la région de l’Extrême Nord.
Pour la présidente du Cameroon People’s Party, il faut boycotter toutes les activités liées à cet événement, organisé par le gouvernement en marche de cette célébration. « Nous avons des femmes qui faisaient partie de la coalition du mouvement pour la renaissance du Cameroun qui sont en prison… pour nous, aller boire, mettre le pagne et faire la fête ce jour là, c’est ignorer ces victimes », a déclaré Kah Walla.
« Il faut boycotter les événements du gouvernement car il doit comprendre qu’ils sont responsable de ma sécurité et de la sécurité de toutes ces femmes dont on parle. Montrons au gouvernement que nous pouvons nous plaindre, organisons nos propres événements ou nous pouvons nous parler et disons au gouvernement que notre situation en tant que femme est inacceptable. » A-t-elle conclut.
Dans la même optique, Les femmes des régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest du Cameroun, Au cours d’un forum organisé le 5 mars 2019 à Buea, ont déclaré que la crise anglophone a été déclenchée par des hommes et ceux-ci ont refusé d'écouter la voix des femmes. De ce fait, elles ne participeront pas aux activités liées à la célébration de la Journée internationale de la femme prévue pour le 8 mars prochain.
Une idée pas du tout partagée par toutes les femmes. Ainsi, Chantal Kambiwa, la coordonatrice des femmes de la première formation politique d’opposition indique que c’est bien beau de prôner le boycott du pagne et du défilé. Mais est-ce que ce boycott va ramener les femmes incarcérées chez elles, est-ce la solution pour un environnement serein? S’interroge t-elle.
Partageant le même avis que Chantal Kambiwa, le député du Rassemblement Démocratique du Front camerounais du Wouri, Marlyse Douala Bell affirme que « c’est une manœuvre purement politicienne, le boycott n’apporte rien, on ne battit pas un pays en boycottant ». Et d’expliquer ; « c’est vrai que nos sœurs sont en grande difficulté dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, c’est vrai que ce sont des régions en guerre, mais cela n’arrête pas l’évolution ou la marche du pays. Cette journée est aussi une journée de combat. Ce combat est important il faut continuer à le mener. »
Précisons que l’appel au boycott de Kah Walla vise également à dénoncer toutes les dépenses liées à cette célébration qui ne rentrent pas dans le cadre d’une lutte des droits des femmes. Selon cette dernière. Par ailleurs, elle invite les femmes à se venir en noir le 08 mars.