Comme celles de Yaoundé, ces personnes ont au préalable pris part à l’audience relative à l’abandon des poursuites.
C’est au Tribunal militaire de Bafoussam situé dans la région de l’Ouest, que s’est déroulée l’audience en question. Lors de cette séance, Aline Patricia Mbia Ondoua Epse Happi, lieutenant-colonel, commissaire du gouvernement près du Tribunal militaire de Bafoussam s’est basé sur les articles 11, 12 et 26 du Code de procédure pénale pour recadrer l’acte du Président de la république. Certains des détenus qui étaient incarcérés à la prison centrale de la ville contents d’avoir bénéficié de cette mesure présidentielle souhaitent, qu’elle contribue à ramener la paix dans les régions anglophones.
Car faut-il le rappeler encore, depuis la naissance de la crise socio-politique, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest vivent au ralenti. Les populations étaient contraintes par les groupes séparatistes à respecter le mot d’ordre de villes mortes. Durant les jours choisis pour cette opération à savoir le lundi, le mardi et le jeudi, elles ne pouvaient ni vendre, ni acheter. Il faut ajouter à cela, le fait que les parents, les élèves et le corps enseignants recevaient des menaces de mort par rapport à la poursuite de l’éducation dans ces régions. Les séparatistes voulaient arrêter les cours dans lesdites régions. Les affrontements entre ces derniers et les Forces de l’ordre et de sécurité sont devenus récurrents. On a enregistré les cas d’enlèvements débouchant parfois sur les assassinats des victimes. On peut citer le défunt Sous-préfet de l’arrondissement de Batibo.
Avec donc la décision du Chef de l’Etat d’abandonner toutes les poursuites contre les personnes détenues dans le cadre de la crise socio-politique, beaucoup espèrent à un retour au calme. Approché par le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, Anicet Ekane a déclaré à ce propos «c’est une bonne décision. Elle permet de détendre l’atmosphère. Après le Comité national de désarmement, c’est la mise en place d’un cadre propice à des actions plus hardies dont la convocation d’un dialogue inclusif sur cette crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette crise est une question nationale. Elle stresse tout le pays, quel que soit l’endroit où on se trouve. Elle stresse même les camerounais qui ne vivent pas au Cameroun. Donc, il faut comprendre que toute mesure allant dans le sens de la détente de la situation est une bonne mesure. La deuxième chose qu’il faut dire, c’est que autant la maladie vient au galop, et s’en va au pas. La guerre aussi vient au galop très facilement, mais s’en va au pas. Il faut donc être patient», a-t-il déclaré.
Elvis Tolefac un détenu libéré affirme qu’on ne peut pas vivre sans la paix. «Je suis content d’être dans le groupe des gens qui ont été libérés suite à la décision du Chef de l’Etat. Je suis content parce que je n’avais pas pensé que ça pouvait arriver un jour de séjourner en prison. Maintenant chez moi au village je vais dire aux gens de maintenir la paix…On n’a pas besoin d’armes ou des couteaux pour arranger des problèmes», ajoute-t-il.
Liliane N.