Elles ont saisi le Chef de l’État par courrier, en insistant sur le fait que les actions entreprises par le Préfet pour arracher leurs terres est une manière pour lui de “ préparer un cycle de violence sans fin pour se repaître à suffisance…”.
Tout part d’un courrier de mise en demeure que lesdites populations ont reçu le 5 mai 2022 du Préfet du Département du Wouri; un courrier datant du 28 avril 2022 leur demandant de libérer “ une parcelle du domaine privé de l’État, objet du titre foncier n° 3950/W au quartier New Bell, lieu dit Ngangue”;
Le collectif de ce quartier ajoute que la lettre de l’autorité administrative leur fait injonction de quitter “ sans délai l’espace allégué d’une superficie de 37 ha77a83ca, soit 377 783 mètres carrés et concerne ainsi de milliers de personnes dont les communautés autochtones de souche vivant dans ce quartier bien avant la création de l’État du Cameroun…”.
Dans la lettre envoyée au Chef de l’État, le collectif des habitants de New Bell dit relever “ des manquements tant dans la forme que dans le fond”.
Sur le plan de la forme, on note par exemple:
“ La brusquerie et la brutalité d’une telle annonce qui exige le départ “ sans délais” d’un site où les communautés locales sont installées depuis plusieurs générations, longtemps avant le tracé des routes…
Le mépris, la morgue et la condescendance des représentants de l’Administration Centrale qui foule aux pieds toutes les initiatives pour accélérer le processus de décentralisation à l’origine de l’irrédentisme, de la défiance et même de la rébellion des populations locales à l’égard de l’État central…”.
Sur le plan de la forme, voici ce qui est dit dans la lettre
“ Dans la mesure où l’intéressé se fend d’une injonction pour demander à ses concitoyens ( s’il les considère vraiment comme tels), installés plusieurs générations avant sa naissance de déguerpir “ sans délai” au motif qu’ils occupent “ une parcelle du domaine privé de l’État”, et ce sans explication, sans raison et sans aucun motif valable dans un régime politique dit de “ Démocratie Avancée”...”.
Par conséquent, le collectif des habitants de New Bell - Ngangue précise que:
“ Le seul et unique texte recevable, admissible et irrécusable par les citoyens qui sont les maîtres - d’oeuvre de cette cité antérieure à l’État du Cameroun est précisément la Loi de 85/29 du 04 juillet 1985 relative à l’expropriation pour cause d’utilité publique et aux modalités d’indemnisation réservés à la propriété privée de l’État, mais cette législation est subtilement bafouée par Benjamin Mboutou - Préfet de son État qui choisit délibérément le passage en force à des fins inavoués…
Le collectif conclut sa lettre à l’endroit du Chef de l’État en lui demandant “ de ramener le Préfet du Wouri à la légalité républicaine dont c’est le cadet des soucis…”.
Nicole Ricci Minyem