Depuis la décision du Délégué Général à la sûreté nationale qui dans un document d'information de ses services, demande que des rafles se multiplient dans la ville de Yaoundé, il est évident de constater que depuis quelques heures les actions "coup de poing" se multiplient.
Quartier Obili ce samedi matin, des patrouilles de gendarmerie et de police sont à toutes les sorties du quartier. Interdiction de sortir pour tout la monde. Les véhicules et les motos sont conviés de rentrer chez eux. Pour ceux qui disent aller à leur lieu de service, pas question de bouger. Les gendarmes leur recommande de passer un coup de fil au boulot pour annoncer leur retard. Puisque disent-ils "on n'en aura pas pour toute la journée. Il faut coopérer". Les jeunes et les pratiquants du sport matinal sont eux aussi invités à rentrer à la maison. " Il est préférable que nous faisons notre travail pendant que vous êtes chez vous" fait savoir moins officier de gendarmerie à une femme qui essayait de se dérober à la contrainte.
Les uns en tenue de combat de policiers, d'autres en tenue ordinaire, les agents de la police et de la gendarmerie passent maison après maison, boutique après boutique pour passer tout le monde et tous les lieux au contrôle. Il ne faut rien laisser passer. La discipline des hommes est au niveau de la menace. Toute personne rencontrée doit présenter Carte Nationale d'identité, dire avec précision où il habite et avec qui il est dans la maison. Ceux qui n'ont pas de pièces sont tout simplement retenus et acheminés vers les car de police garés à divers endroits. Les hommes et femmes en tenues sont strictes dans leur service. L'heure n'est pas à la complaisance.
Le quartier Obili à Yaoundé a une particularité. C'est l'un des quartiers de la capitale camerounaise qui regroupe le plus grand nombre de populations ressortissantes des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest.Et depuis le début des conflits dans ces deux régions, le quartier Obili a vu sa population croître de manière exponentielle. Occasionnant par ailleurs une promiscuité qui peut bien servir à dissimuler énormément de choses aux forces de l'ordre. Dès lors quand une menace d'attaque terroriste plane sur la ville de Yaoundé, les forces de police se disent qu'il est fort possible que des acteurs d'un tel drame peuvent se retrouver dans ces ruelles d'Obili. Vivement que tout se passe sans abus d'un quelconque ordre.
Stéphane Nzesseu