L’archevêque métropolitain de Douala appelle les fidèles de tout son diocèse à participer à ce devoir de solidarité.
Dimanche prochain, 4 novembre 2018, sera organisée dans toutes les paroisses du diocèse de Douala, une quête spéciale pour venir en aide au déplacés de la crise anglophone qui ont trouvé refuge à Douala.
«Notre métropole de Douala reçoit en son sein des déplacés internes par milliers, qui ont abandonné leurs villes, leurs villages et leurs biens, dans l'espoir de trouver refuge, survie et secours auprès de nous. On compte par exemple, de multiples familles dans la localité de Bonabéri qui ne cesse de se remplir de ces déplacés», constate Mgr Samuel Kléda.
«Par devoir de solidarité, je décide que soit organisé, le dimanche prochain, dans toutes les paroisses de mon diocèse, après la quête ordinaire, une quête spéciale pour venir en aide à ces nombreuses perseonnes en détresse. Les Curés se chargeront de la reverser aussitôt à la procure diocésaine, pour les besoins de la cause», plaide-t-il.
L’escalade de violence et la multiplication des foyers d’affrontements entre forces de l’ordre et bandes armées dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest ont gravement affecté les populations. Le nombre de personnes ayant quitté leurs localités d’origine pour fuir les conflits est estimé à 160 000, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha).
Les besoins les plus urgents recensés par l’Ocha portent sur la construction des abris pour les familles, l’alimentation de base, les soins de santé primaires et la prise en charge d’urgence, l’accès à l’eau potable, l’amélioration de la protection et l’éducation. Jusqu’ici, révèle le Bureau, les seules assistances fournies aux populations proviennent de l’Eglise catholique et de certaines Ong.
Sur les conditions de vie actuelles des populations déplacées, l’on apprend que des hommes, femmes et enfants ont abandonné leurs maisons ainsi que l’essentiel de leur mobilier afin de protéger leurs vies. 80% de ces personnes se sont réfugiées dans des zones forestières et sont logées dans des abris de fortune, à la merci du soleil et de la pluie.
La mise en œuvre du Plan d’assistance humanitaire d’urgence en direction des populations des régions du Nord-ouest et Sud-ouest, lancé par le gouvernement, a démarré le 13 juillet 2018. Les actions à mener en urgence dans les trois premiers mois pour couvrir les besoins en abris, équipements et nutrition des réfugiés et déplacés internes ont été évaluées à dix milliards de FCFA.
Dans le détail, l’Etat envisage de réhabiliter les centres de santé des deux régions, d’initier des campagnes de sensibilisation sur les mesures d’hygiène et de salubrité, d’apporter un appui en entrants et cheptels pour l’autonomisation financière de ces populations. Le gouvernement veut également réhabiliter les écoles et prendre des mesures pour protéger les enseignants et les élèves ; distribuer aux personnes les centaines de tentes déjà disponibles à la Direction de la protection civile tout en œuvrant à la reconstruction de 10 000 logements.
Le plan humanitaire d’urgence prévoit également une assistance psychosociale aux victimes et la reconstitution des documents d’état civil et des titres identitaires perdus ou détruits. Ce plan prévoit des visites de réconfort et de soutien aux 21 291 réfugiées au Nigeria, sans donner de détails sur la nature de l’aide qui leur sera fournie.
Otric N.