Le ministre camerounais en charge de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, a procédé le 10 décembre 2018 à la signature d’un contrat avec la Banque Islamique de Développement. Ce contrat est un prélude à l’accord de prêt que fera la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC), organe spécialisé du groupe de la Banque islamique de développement au Cameroun, dans les prochains jours.
En effet, la BID entend injecter 98 millions d’Euros (environ 64,2 milliards FCFA) pour renforcer le secteur du coton et du soja. Cette somme permettra l’acquisition des intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides), des graines de coton et de graines de soja de bonne qualité. En outre, cet appui pourra relancer en force les activités de la Société de Développement du Coton qui jusqu’ici peine à se stabiliser. Les fruits issus de ce redémarrage seront prioritairement vendus et consommés sur le marché intérieur (au Cameroun).
L’appui de la BID pourrait ainsi relancer un géant industriel camerounais comme la Société de développement du coton (Sodecoton) qui a échoué dans la production du soja en 2017. Car, l’industriel s’est heurté au fait que son huile n’a pas réussi à se positionner sur le marché camerounais. Bien plus, la commercialisation du tourteau de soja a été mise en difficulté par la grippe aviaire.
Plus loin, c’est la filière Coton qui pourrait en sortir plus heureuse avec une production record pour la saison 2018-2019. Car, parallèlement à l’appui de la BID, la Société de Développement du Coton (SODECOTON), géant agro-industriel national, vise une production de 295 000 tonnes de coton, après quatre années difficiles qui ont vu la production descendre parfois jusqu’à 295 000 tonnes.
Une contre-performance due en majorité aux effets conjugués de la baisse des cours mondiaux, des pertes consécutives à la mouille du coton et à la commercialisation du coton local au Nigéria, où les prix étaient souvent jugés plus rémunérateurs par les producteurs camerounais.
Cependant, à la faveur du plan de relance de cette entreprise, implémenté depuis quelques années, avec pour retombées principales la rénovation du matériel roulant qui permet d’évacuer à temps la production des champs vers les usines (évitant ainsi la mouille du coton), puis la réhabilitation des équipements de production qui a permis aux machines de tourner à 90% de leurs capacités (contre environ 50% auparavant).
Et le plan de relance s’avère être aujourd’hui un succès puisque la Sodecoton a renoué avec les bénéfices en 2016-2017 (4,3 milliards de FCFA), après trois années de pertes sèches d’un montant global de 35,6 milliards de FCFA; cette entreprise ambitionne de porter sa production à 400 000 tonnes en 2021, puis à 600 000 tonnes d’ici à 2025.
Pour ce faire, la Sodecoton n’exclut pas l’introduction au Cameroun du coton transgénique (OGM), dont les essais débutés depuis l’année 2012 devront livrer leurs résultats en cette année 2018. A ce sujet, l’on se souvient qu’au cours de l’année 2015, la Sodecoton a lancé, dans la région de l’Extrême-Nord du pays, une série de consultations publiques, en vue de requérir l’avis des producteurs sur l’opportunité d’introduire les OGM dans cette culture.
Otric N.