Alors que le frère aîné réussit à échapper à ses poursuivants, son cadet, rattrapé par ses poursuivants, n’a pas eu la même chance. La scène se déroule au niveau à Maetur Mimboman. Le quartier, comme presque partout à Yaoundé est plongé dans le noir, à cause des coupures qui sont imposées aux populations qui payent pourtant obligées de payer de grosses factures.
C’est aux alentours de 22h30, ce vendredi que deux jeunes hommes, la trentaine entamée, décident de s’accaparer des motos garées pas très loin d’une laverie. Malheureusement pour eux, ils n’ont pas tenu compte de la présence des gardiens. Et ce sont ces derniers qui donnent l’alerte : Oh voleur, Oh voleur, Oh voleur.
Des cris qui mettent le quartier en émoi et, en quelques minutes, tous les conducteurs de moto et autres habitants sont dehors et certains ne manquent pas de se lancer à la poursuite des présumés voleurs.
L’un des deux réussi, en passant par la route principale à prendre la fuite tandis que son complice, qui a fait le mauvais choix de passer par les ruelles du quartier, est vite rattrapée par la foule en furie. S’ensuit une bastonnade mémorable, avec tout ce qui tombe entre les mains des « justiciers » : gourdins, planches, couvercles de marmite…
A un moment, l’un de ses pieds a été attaché sur la roue arrière d’une moto et il a été entraîné pendant de longues minutes sur une route non goudronnée par l’un des conducteurs de moto qui ne manquait pas à certains moments de rouler à toute vitesse.
Selon les témoignages recueillis auprès d’une dame qui réside dans ce quartier, il s’agit du fils cadet d’une famille et elle émet quelques soupçons, par rapport à l’identité du fuyard : « Je le connais, il s’agit d’un jeune prénommé Arnaud. En début de soirée, son frère aîné, lui aussi moto taximan et lui sont venus manger les beignets chez moi. Je peux me tromper mais, comme ils étaient tous les deux, je crois que l’autre voleur est son grand frère, Simon…Ils n’en sont pas à leur premier coup et, depuis des années, ils commettent des larcins partout où ils ont passés. Simon est un habitué de Kodengui ».
Malgré le sang qui coulait de ses blessures et le mauvais état qu’il présentait, les conducteurs de moto n’ont pas arrêté de le battre, encore et encore, sans tenir compte de ses demandes de pardon et des promesses de ne plus jamais recommencer qu’il faisait.
A un moment, craignant certainement l’intervention des forces de maintien de l’ordre, il a été conduit ailleurs et, jusqu’à présent, on ne sait pas ce qui est advenu de lui. De son complice et frère aîné, aucune nouvelle non plus.
Une justice populaire qui donne des cauchemars aux âmes sensibles qui ont vécu la scène de ce début de week end.
Nicole Ricci Minyem