Samedi 09 mai 2020, au cours d’une perquisition, un élément de la gendarmerie nationale tire malencontreusement sur le jeune Cyrille Epanga. Le jeune homme va mourir sur le champ. Une situation qui va mettre la ville sens dessus dessous.
Ce lundi matin, la ville de Bafoussam a toutes les allures d’un champ de mine. On peut distinguer des endroits dont les traces du noircis donnent de se rendre compte qu’il y a eu des incendies. Pour la plupart bien rattraper par les forces de l’ordre. De l’autre côté, au niveau du carrefour SOCADA, les amas de cailloux sont encore bien visibles.
Qu’il s’agisse de l’entrée de l’abattoir, ou de l’hôpital régional et d’autres points sensibles de la ville de Bafoussam, on peut encore distinguer des traces de barricades et autres signes d’échauffourées. Le visage de la ville de Bafoussam ce matin trahit la virulence des accrochages entre hommes en tenues et populations dans la journée de samedi. Tensions qui se sont poursuivies ce dimanche 10 mai 2020.
Que s’est-il passé dans la matinée de ce samedi ?
Tout est parti de la mort de Cyrille Epanga. Un jeune étudiant âgé d’une vingtaine d’années. Il a succombé à une blessure par balle malencontreusement reçue lors d’une opération de perquisition. La brigade de gendarmerie de Ndiangdam, sous la conduite de son commandant, menait une enquête pour retrouver des malfrats qui avaient, quelques jours plus tôt, agressé et dépossédé un officier de gendarmerie, de son arme à feu.
C’est en pourchassant les membres d’un gang suspecté que l’incident malencontreux se serait produit, selon les premiers éléments de l’enquête rapporté ici par les éléments de la gendarmerie pourtant mis en cause. La nouvelle de la mort de Cyrille Epanga, a donc donné lieu à un mouvement d’humeur. Une foule en furie a multiplié des assauts pour détruire certains édifices publics de la ville.
Les éléments des forces de sécurité étaient principalement visés. Certains, à l’instar de l’adjudant Efangono seront pris à partie par la foule. Le professionnalisme des forces de maintien de l’ordre, et l’intervention des autorités administratives avec en tête le gouverneur de la région de l’Ouest, Augustine Awa Fonka, et le préfet de la Mifi, Chaïbou, permettront de calmer cette foule en furie.
Le préfet de la Mifi a programmé pour ce lundi une réunion de crise avec les différents groupes impliqués, afin de faire la lumière sur cet incident malheureux. En attendant une enquête plus approfondie est en cours pour déterminer les circonstances réelles du décès de ce jeune camerounais.
Stéphane NZESSEU