Le Cameroun et la France main dans la main pour accompagner les jeunes qui ont choisi de se lancer dans les métiers de l’agriculture, de l’élevage et des pêches
Durant les cinq prochaines années, 12 500 jeunes seront formés selon les spéculations choisies, à travers la troisième phase de l’accord cadre signé au palais des congrès de Yaoundé le 27 octobre dernier. La mise en place de ce nouveau partenariat entend fixer le cadre de collaboration dans le domaine de l’Enseignement et de la Formation Agropastorale et Rurale. Il sera financé à hauteur de 38,4 milliards de FCA, dont 26,2 milliards de fonds CD2, 11 milliards de contribution du Cameroun et, 1,2 milliards de contribution des territoires.
Présentée comme une phase de consolidation et de pérennisation, le ministère de l’agriculture et du développement rural, le ministère de l’élevage, des pêches et des industries animales et l’ambassade de France entendent se saisir de cette plateforme, afin de contribuer à la création des emplois pour les jeunes, promouvoir une croissance inclusive et durable des territoires ruraux. Ils se proposent également d’institutionnaliser le dispositif rénové à travers le perfectionnement et un transfert aux structures pérennes de l’Etat à des territoires.
S’agissant du perfectionnement, il s’agira :
De renforcer le professionnalisme des structures de formation, à travers la mise en place des ateliers pédagogiques, l’amélioration de la prise en compte de l’aspect genre, la formation à l’habitat et l’amélioration de l’accès au financement
D’augmenter les flux de formation à travers la massification des bénéficiaires
D’accompagner ces derniers à leur structuration
Pour ce qui est de l’institutionnalisation, il sera question de :
Faciliter l’élaboration de la stratégie nationale de formation agropastorale et halieutique
Développer au sein du MINADER et du MINEPIA, une mission d’inspection pédagogique
Mettre en place, en partenariat avec la faculté d’Agronomie et des Sciences Agricoles (FASA), de l’université de Dschang, un parcours pour le perfectionnement des formateurs des Ecoles d’Agriculture et d’Elevage
Accompagner le développement des mécanismes alternatifs de financement de la formation et de l’insertion au fonds C2D
La mise en application des deux étapes ainsi précisées va permettre de relever un certain nombre de défis, notamment le maintien de l’opérationnalité du dispositif à son niveau de performance – celui des structures de formation – le développement des mutualisations organisationnelles, techniques et managériales au sein des structures pérennes de l’Etat et des territoires – le financement alternatif aux fonds C2D.
Il est important de relever ici que de 2008 à 2016, le contrat de Désendettement et de Développement (C2D) et le programme d’appui à la rénovation et au développement de la formation professionnelle dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage et des pêches se sont focalisés sur la rénovation de la formation ainsi qu’à élargir les missions d’accompagnement de l’insertions des jeunes. 30 milliards ont ainsi été mis à contribution, afin d’alléger un peu les contraintes liées à ces trois secteurs, par exemple la faible qualification de la main d’œuvre agropastorale, le vieillissement des producteurs en activité, la non reprise des exploitations par les jeunes, du fait de l’exode rural, la non maîtrise des processus de transformation… Des facteurs qui, selon l’avis de quelques experts, entrainent une faible productivité des unités de production de même que des pertes de valeur sur la chaîne de production.
Nicole Ricci Minyem