Le Recteur de l’Université Uphie Chinjé Melo n’a pas tenu la réunion avec les apprenants plaignants.
D’après nos sources, la patronne de l’institution universitaire a demandé aux élèves grévistes de choisir cinq apprenants qui seront leurs représentants et avec qui elle va s’entretenir. La proposition n’a pas été au gout des élèves de l’Ecole des Sciences et de Médecine Vétérinaire (Esmv) qui pensent qu’ils doivent tous être présents à la réunion. «C’est un mouvement lancé par l’assemblée générale des étudiants de notre école de notre école et non par le bureau exécutif de notre association que les responsables de l’Université veut punir. Si madame le Recteur veut nous recevoir c’est l’ensemble des étudiants de l’Esmv qu’elle doit recevoir. Pas les dirigeants de notre association», déclare un élève en cycle de docteur vétérinaire de l’Esmv de Ngaoundéré dans le numéro 2829 du quotidien Le Jour.
Pour ces apprenants, leur mouvement d’humeur va se poursuivre jusqu’à ce qu’ils soient satisfaits. Aussi ils ont lancé la phase 2 de leur manifestation. Elle consiste à bloquer l’entrée de l’Université et amener les autres étudiants à rallier leur cause. «Il s’agit pour nous de susciter la solidarité des autres étudiants mais aussi des enseignants qui compatissent déjà avec nous. Dès 7 heures ce lundi, l’entrée de l’Université sera bloquée», affirme le porte-parole. En réponse aux demandes des plaignants, le Recteur fait savoir venant du recrutement spécial des 2000 enseignants du supérieur, l’Esmv va bénéficier six formateurs. «L’école a aujourd’hui neuf enseignants et nous allons dans un bref délai procéder au recrutement de six enseignants permanents. Cette situation de manque d’enseignants va s’améliorer avec les mesures présidentielles concernant le recrutement dans l’enseignement supérieur», affirme-t-elle. Uphie Chinjé Melo souligne n’avoir pas refusé de recevoir les plaignants.
A titre de rappel, c’est la semaine dernière que les apprenants de l’Esmv ont débuté leur manifestation. Ils ont paralysé le Rectorat de l’institution universitaire, ils ont perturbé le déroulement des cours. Ils réclament entre autres des enseignants, des salles de cours, la publication des notes de l’année 2015-2016, la mise à la disposition des bus pour les déplacements à Wakwa. «Nous sommes fatigués d’attendre chaque année. Quand on entre dans cette école, c’est pour faire 7 ans. Aujourd’hui, certains sont à plus de 7 ans et sont entre les niveaux 4 et 5. Les parents ne veulent plus nous croire», déclare sous anonymat un élève.
Le fait de ne pas pouvoir connaître le calendrier académique leur cause d’énormes soucis. Certains affirment arriver des fois à 9 voire 10 ans de formation. A côté de cela il y a que les apprenants font face à des problèmes d’infrastructure notamment de laboratoire pour réaliser des travaux pratiques (Tp). «Pour l’ensemble des étudiants de l’école nous disposons de trois salles de classe d’une capacité de 50 places chacune. Il faut parcourir 30 Km pour se rendre dans le laboratoire de l’Irad pour les Tp. Nos encadreurs sont exténués. Nous sommes à bout de nos moyens. D’où notre colère», explique le porte-parole des élèves.
Le recteur approché par notre confrère Le Jour avait fait savoir que les doléances des apprenants ont été prises en compte et sont en train d’être solutionnées. «Nous avons accéléré les travaux de construction des salles de cours et le laboratoire. J’ai demandé à dialoguer avec les représentants des étudiants de l’Esmv. Je vais présider personnellement l’assemblée générale de leur mutuelle pour mettre les choses à plat et repartir sur une nouvelle base», déclare Uphie Chinjé Melo.
Liliane N.