Ils réclament des meilleures conditions d’études.
En cette fin de semaine le mouvement d’humeur des élèves de l’Ecole des Sciences et de Médecine Vétérinaire (Esmv) logée à l’Université de Ngaoundéré est monté d’un cran. Ils ont paralysé le Rectorat de l’institution universitaire. En organisant des sit-in, ils ont perturbé le déroulement des cours. «A partir de ce jour, les cours sont suspendus jusqu’à satisfaction de nos exigences. Nous n’avons pas des enseignants, et chaque fois, ce sont les mêmes promesses qui reviennent. Nous n’avons pratiquement pas des vacances. Le calendrier académique est un mystère dans notre école. Nous sommes décidés à aller jusqu’au bout de nos revendications», s’est plaint Hermann, élève médecin vétérinaire. Le 4 décembre 2018, près de 600 élèves ont fait la ligne de la guérite au rectorat pour rencontrer la patronne de l’institution.
Ces élèves réclament entre autres des enseignants, des salles de cours, la publication des notes de l’année 2015-2016, la mise à la disposition des bus pour les déplacements à Wakwa. «Nous sommes fatigués d’attendre chaque année. Quand on entre dans cette école, c’est pour faire 7 ans. Aujourd’hui, certains sont à plus de 7 ans et sont entre les niveaux 4 et 5. Les parents ne veulent plus nous croire», déclare sous anonymat un élève. Le fait de ne pouvoir pas connaître le calendrier académique dérange au plus haut point les apprenants plaignants. Certains affirment arriver des fois à 9 voire 10 ans de formation. A côté de cela il y a que les apprenants font face à des problèmes d’infrastructure notamment de laboratoire pour réaliser des travaux pratiques (Tp). «Pour l’ensemble des étudiants de l’école nous disposons de trois salles de classe d’une capacité de 50 places chacune. Il faut parcourir 30 Km pour se rendre dans le laboratoire de l’Irad pour les Tp. Nos encadreurs sont exténués. Nous sommes à bout de nos moyens. D’où notre colère», explique le porte-parole des élèves.
Le recteur approché par notre confrère Le Jour fait savoir que les doléances des apprenants ont été prises en compte et sont en train d’être solutionnées. «Nous avons accéléré les travaux de construction des salles de cours et le laboratoire. J’ai demandé à dialoguer avec les représentants des étudiants de l’Esmv. Je vais présider personnellement l’assemblée générale de leur mutuelle pour mettre les choses à plat et repartir sur une nouvelle base», déclare Uphie Chinjé Melo. Le Directeur de l’Esmv approché aussi par le journal, reconnait que les demandes des élèves sont fondées et justes. Cependant, il fait remarquer qu’elles sont le fruit d’un manque de ressources financières. «Nous ne recevons pas la subvention annuelle du gouvernement. Il n’y a pas de salles de classe, pas de laboratoire et surtout d’enseignants…Nous fonctionnons avec les moyens de bord», ajoute-t-il.
A titre de rappel certaines réclamations des élèves de l’Emsv datent de depuis janvier 2017. Notamment la construction de nouvelles salles de cours, l’harmonisation du calendrier académique, l’organisation des soutenances et le recrutement d’enseignants. Cette fois-ci si rien n’est fait, ils ne comptent pas baisser la garde. Ils affirment qu’ils continueront leur manifestation jusqu’à l’obtention de ce qu’ils demandent.
Liliane N.