Un mois et quelques jours après la rentrée des classes, les enfants, surtout ceux fréquentant dans certaines écoles privées, sont renvoyés dans les domiciles de leurs parents par les promoteurs de quelques écoles qui exigent d’ores et déjà le paiement de la deuxième tranche.
Et, tous ceux qui n’ont pas réussi à solder la première tranche, sont priés de garder dans leur maison, les petits écoliers qui aspirent pourtant, au même titre que les autres, à bénéficier de l’instruction donnée à leurs camarades dont les parents, ont pu, tant bien que mal, réglé.
Aucun moratoire n’est à envisager
C’est par exemple à Dunamis school Nkoldongo. La direction de l’école s’est montrée intransigeante : « Le moratoire n’est pas une obligation, l’école peut ou non choisir d’accorder cela aux parents qui en demandent, mais, nous ne sommes pas obligés d’accepter… ».
Un dédain permanent
Face aux plaintes des parents, dont certains se sont totalement acquittés des frais liés à la pension de leurs enfants, alors que l’année scolaire 2019–2020 a à peine fait six mois, les promoteurs de cet établissement n'ont à aucun moment pensé à rembourser, ou tout au moins à faire basculer un peu de cet argent pour le compte de cette nouvelle année.
Que nenni, c’est presqu’avec un ton de mépris condescendant que le « prophète » Asha, promoteur de Dunamis school Nkoldongo a fait comprendre aux uns et aux autres qu’il « est un homme d’affaires, et que c'est avec l’argent donné pour les enfants qu’on paye les enseignants, les assurances des enfants, la Cnps et toutes les autres factures. Cette école fait au-delà du social en permettant aux parents de donner qui cinq mille, qui dix mille, sans penser aux différentes charges de l’école.
Allant plus loin, il semble vouloir imputer la malhonnêteté de certains à tous, même à ceux dont les enfants fréquentent cet établissement scolaire depuis plusieurs années : « Même ceux qui disent que leurs enfants sont ici depuis des années, il faut voir comment ils payaient l’école de leurs enfants… Nous avons perdu près de neuf millions à cause de ceux qui demandaient le moratoire mais, qui ne se sont jamais acquittés de leurs dettes ».
Les parents, soucieux du devenir de leurs enfants doivent-ils souffrir à cause de l’indélicatesse des autres ?
C’est une approche curieuse, que d’imputer à tous, les méfaits de quelques individus. Les parents qui ont vu leurs enfants bénéficier des cours pendant six mois, sont-ils redevables de quelque chose à cette école ?
N’ont-ils pas eu raison de se protéger, étant donné toutes les difficultés connues au cours de cette année scolaire, avec la pandémie du coronavirus ?
A quoi a réellement servi l’argent perçu auprès des parents qui se sont entièrement acquittés de la pension de leurs enfants, si on prend uniquement les raisons avancées par le promoteur de cette école ?
Les enseignants sont-ils payés même lorsqu’ils ne dispensent pas les cours ? L’assurance dont il a fait allusion est payée de quelle manière ? Par trimestre ? Par an ? Par jour ?
Les parents qui sont tenus au cou aujourd’hui ont-ils été moins touché par le Covid 19 ?
Les parents, dans leur grande majorité, sont des personnes responsables qui consentent des sacrifices énormes afin de s’occuper de la scolarité de leurs enfants.
On ne saurait expliquer, justifier l’absence de l’approche pédagogique ainsi que le capitalisme aveugle que l’on relève au sein de certains établissements scolaires, d’autant plus que le Corona virus, de l’avis de l’autorité compétente, est loin d’avoir été maîtrisé.
Nicole Ricci Minyem