L’absence de manuel pour cette matière est l’une des principales raisons qui causent la gêne des enseignants.
Comme l’a décidé le Ministre des Enseignements secondaires, le Dr Nalova Lyonga, le cours de philosophie a bel et bien fait son entrée dans le programme de la classe de seconde, depuis le 3 septembre 2018, jour de rentrée pour cette année scolaire. Seulement depuis cette date, les enseignants peinent à dispenser cette matière qui n’était que donnée aux élèves d’à partir de la classe de Première. La plupart de ces hommes de la craie que nous avons rencontrés, évoquent l’absence de manuel scolaire. Ils parlent aussi de la méthode d’Approche par compétence qui continue de déranger les formateurs. «Nous n’étions pas préparé à la méthode Apc. Nous nous faisons assister par les inspecteurs. Malheureusement ceux qui sont dans les zones retirées n’ont pas cette possibilité. Nous éprouvons tous des difficultés pour pouvoir enseigner. Nous créons des groupes Whatsapp, nous nous soudons les coudes. Nous avons commencé l’année en tâtonnant, chaque enseignant aborde la question avec beaucoup de prudence et cherche à se renseigner pour savoir s’il ne rampe pas à contre-courant», explique Laurent Mvogo Etoundi dans les colonnes du quotidien Le Jour.
Pour mieux comprendre la question de l’Apc, en fait il faut noter que la grande partie d’enseignants a été formée à l’approche par objectif dans les écoles normales où elle était. Cependant avec l’entrée de la philosophie en seconde les enseignants doivent appliquer l’Apc. Pourtant ils n’ont pas été formés à ça. Il convient de préciser que l’Apc vise à amener l’apprenant à prendre part lui-même à son apprentissage des connaissances. Ne pouvant pas faire autrement, les enseignants mettent en place des mesures pour parvenir à dispenser ce cours. «Les deux premières semaines n’étaient pas évidentes. C’est à partir de la 3e semaine que les élèves ont commencé à comprendre ce qu’on faisait. Quand j’arrive, je m’assure qu’ils ont compris ce que nous avons fait la dernière fois, en leur posant un certain nombre de questions. J’ai même opté pour des petites évaluations à chaque début de cours. J’évalue les enfants pendant 10 à 15 minutes sur une feuille et je corrige», déclare Laurent Mvogo Etoundi dans les colonnes de notre confrère. Certains enseignants pensent qu’il faut commencer à montrer aux apprenants l’impact que cette matière peut avoir dans leur vie, comment elle peut impacter leur quotidien.
A titre de rappel l’introduction du cours de philosophie en classe de seconde a été approuvée le 7 août 2018. C’était lors de l’atelier de validation des programmes de seconde de l’enseignement général. Dans la ville d’Ebolowa située dans la région du Sud, l’enseignement de la philosophie est une réalité. Certains élèves de ce côté sont ravis d’avoir à étudier le cours qui les parle de Platon, Socrate, Freud, Descartes et les autres philosophes.
Liliane N.