Le trimestre de toutes les décisions, celui au cours duquel les élèves disent vouloir mettre toutes les chances de leur côté, afin soit de passer en classe supérieure, soit de réussir à leurs examens.
Ecole privée Dunamis, à quelques mètres du carrefour Iptec, au quartier Nkoldongo. La directrice et son staff sont présents. Il est 07h 45 et, les retardataires courent pour rejoindre l’enceinte de l’établissement.
C’est vrai que ce n’est pas très évident, cette reprise de cours, après deux semaines de festivité et parfois d’excès de tout genre (Jeu – fêtes – sommeil et grasse matinée – balade…).
Raphaël Vladimir est au CM I. Il est certes content de reprendre les cours mais selon lui, les congés étaient très courts : « Maman m’a appelé de nombreuses fois ce matin mais, j’avais encore sommeil. J’ai dormi à 21h mais le jour est venu trop vite. Mais je vais voir mes amis et mes camarades aussi. J’ai apporté le jus à ma maîtresse pour lui souhaiter bonne année…J’ai eu douze de moyenne au premier trimestre et pendant les congés, la maîtresse nous a donné beaucoup de devoirs à faire. Je veux réussir pour aller au CM II et avoir le Concours et le Cep pour faire plaisir à maman. Elle travaille beaucoup pour nous… ».
Alexandre est lui aussi très fatigué, sa maman l’a réveillé à 5h30 : « Nous on habite Maetur Mimboman et pour arriver à l’école à l’heure, nous nous levons très tôt pour faire d’abord les travaux de la maison. Et après, on doit sortir pour vite trouver le taxi parce qu’il y’a beaucoup d’enfants qui vont aussi à l’école. J’ai eu 14 de moyenne au premier trimestre mais, je vais travailler plus pour réussir… ».
« Ce matin, le programme sera assez léger, les enfants sortent des congés et, ils n’ont pas véritablement l’esprit à l’école. Il faut donc prévoir ce qui va les détendre. Et dès demain, nous reprendrons notre programme normal », explique la directrice qui se fait appeler affectueusement Tata Grâce.
A quelques mètres de là, c’est le collège Iptec. Alors que la quasi majorité des élèves se trouve en classe, on note quelques uns qui flânent à l’extérieur des bâtiments, peu pressés de reprendre les cours.
Certains enseignants, après les souhaits de bonne année, ont invité les apprenants à reprendre les leçons. « Il est important, notamment pour les classes d’examen de finir le programme puisque vers la fin de l’année scolaire, nous allons beaucoup plus traiter les épreuves. Question de mieux préparer les enfants quant à la manière d’appréhender les différentes épreuves qui leurs seront données… », explique Mr Ndongo Abessolo, enseignant de Mathématiques.
Plus question de laisser quoi que ce soit interférer dans cette dynamique. Il faut préparer son avenir et, contrairement à ce que d’aucuns pensent, pour réussir dans la vie, il est important d’avoir un minimum d’instruction. Et, lorsque les parents consentent des sacrifices pour scolariser leurs enfants, une chance que certains n’ont pas, il est très important de s’adonner. Dans l’un de ses discours à la Jeunesse Camerounaise, le Chef de l’Etat avait précisé que la « Jeunesse est le fer de lance de la Nation ».
Une nation qui doit se construire dès les bases acquises sur les bancs de l’école, quelque que soit le cycle choisi. Les enfants qui auront ainsi eu la présence d’esprit de saisir les opportunités qui leurs sont offertes, seront épargnés de nombreux maux et, il ne sera pas évident pour les vendeurs d’illusions de les convaincre, par exemple de prendre les armes contre leur pays.
Nicole Ricci Minyem