Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée le 20 septembre dernier à Yaoundé, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a expliqué les avancées du Cameroun en matière de sécurité sociale.
Pour la circonstance, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona était entouré du ministre de la Communication Issa Thiroma Bakary et du directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).
Dans son propos liminaire, le ministre du Travail a commencé par rappeler le contexte de création du ministère du Travail et de la Sécurité sociale: «Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique des grandes réalisations, le président Paul Biya a mis sur pied le ministère du Travail et de la Sécurité sociale (MINTSS) en novembre 2012», a-t-il rappelé.
À sa création, a indiqué Grégoire Owona, ce ministère a été assigné à plusieurs fonctions à savoir: l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines des relations professionnelles, du statut des travailleurs et de la sécurité sociale.
L’assurance de la liaison entre le gouvernement, l’Organisation internationale du travail (OIT) et les organismes internationaux relevant de son secteur de compétence, en liaison avec le ministère des Relations extérieures; et enfin l’exercice de la tutelle sur la Caisse nationale de prévoyance sociale et les organismes publics ou parapublics de son secteur. En clair, ce département ministériel vise à réduire les inégalités et les exclusions sociales pour renforcer la cohésion sociale et le vire ensemble des populations.
Pour l’atteinte de cet objectif crucial, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale mène des actions conjointes avec le ministère des Affaires sociales (MINAS), le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), le ministère de la Communication (MINCOM), le ministère des Arts et de la Culture (MINAC), et le ministère des Sports et de l’Education physique (MINSEP).
On note ici l’augmentation du nombre des assurés sociaux de 10% à 22,5%. Le relèvement des plafonds des indemnités de retraite qui passe de 300.000 à 750.000 FCFA, l’augmentation du montant des prestations sociales de 1.800 à 2800 par enfant. La mise en place depuis 2014 du régime de l’assurance volontaire qui a permis d’immatriculer près de 200.000 assurés; la dématérialisation du paiement des pensionnés qui peuvent désormais toucher leur pension dans la banque de leur choix et le paiement mensuel régulier desdites pensions aussitôt la retraite entamée.
On note aussi la transformation du statut de la CNPS qui passe d’établissement bancaire à un organisme de sécurité sociale; l’encaissement des cotisations sociales via le système bancaire et l’automatisation des procédures de recouvrement.
Dans le cadre du travail décent, on peut noter la mise en place du comité de concertation et de suivi du dialogue social qui se réunit tous les trois mois; la création et l’installation de 1148 comités d’hygiène et de sécurité au travail (CHS) au sein des entreprises assujetties, contre 128 en 2012 et la signature ainsi que la mise en œuvre du programme pays pour le travail décent, passée entre le Cameroun et le BIT en 2014 et prorogée jusqu’en 2019. Ce programme repose sur trois aspects à savoir: l’accroissement des opportunités d’emplois décents et des activités génératrices de revenus (AGR), l’amélioration du cadre normatif et des conditions de travail agréables, et le renforcement des capacités des mandats tripartites au dialogue social.
Avec des résultats aujourd’hui perceptibles, le ministre du Travail s’est réjoui de la réduction des délais de traitement des dossiers, l’institution d’un système de décentralisation des remises de médailles d’honneur du travail aux autorités administratives. Sans oublier l’expérimentation de la nouvelle inspection du travail qui a été mise en œuvre afin de prévenir tant les conflits que les accidents de travail.
Pour Grégoire Owona, c’est un travail inachevé. De nombreux défis restent à relever notamment: la couverture de la population restante, la prévention des risques professionnels, la promotion du dialogue social dans la résolution des conflits individuels et collectifs de travail, et la lutte contre les pires formes de travail des enfants pour ne citer que ceux-là.
Le MINTSS a annoncé que son département ministériel «est en train de se lancer dans le chantier des employés domestiques». Selon lui, tous les petits métiers ont des portes de sortie en matière de sécurité sociale: «Il n’est pas normal que dans un pays où il y a 200 000 cadres, qui ont tous au moins un employé qu’on ait enregistré à la CNPS, que 18 000 employés de maison. Sachez qu’ils ont un avenir et une protection sociale», a-t-il conclut.
Otric N.