Si certains hommes politiques considèrent le fédéralisme communautaire comme l’expression suprême du tribalisme, d’autres affirment qu’il est l’accélérateur de l’intégration nationale.
Jusqu’ici, on avait eu à faire au fédéralisme proposé par certains analystes comme Dieudonné Essomba pour la résolution de la crise anglophone. L’idée du fédéralisme communautaire voit le jour avec le député du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) Cabral Libii. D’ailleurs, il y a de cela quelques jours, où il annonçait la sortie d’un ouvrage dans lequel, il a consigné sa réflexion sur le sujet.
Sur sa page Facebook, l’élu de la nation a déclaré «il ne s'agit que d'une offre politique parmi tant d'autres. Nous écoutons humblement et nous nous efforcerons d'être plus convaincants encore. Le Fédéralisme Communautaire est l'offre qui instaure la paix, reconnait notre identité et libère notre potentiel. Il y a que du plaisir au débat d'idées. Le Cameroun ne se rebâtira pas autrement».
Sauf que pour des hommes politiques comme Abel Elimbi Lobe, Pr Bahebeck, Luther André Meka pour ne citer qu’eux, le fédéralisme communautaire n’est pas à recommander. C’est l’expression suprême du tribalisme.
«L'honorable Cabral Libii est de bonne foi. Il emballe une mission communautaire dans un projet national. En fait, le découpage colonial a dispatché le peuple Bassa dans trois régions à savoir le littoral, le centre, le Sud. L'honorable Cabral Libii se donne pour mission de rassembler les bassa dans une seule région comme les duala à Douala, les ewondo à Yaoundé, les bulu au Sud. Il appelle cela le fédéralisme communautaire. La suite de sa théorie n'est que de l'habillage. Nous soutenons le régionalisme avec la présence de l'Etat, gendarme de la conformité républicaine et protecteur de l'intérêt général», a écrit dans une de ses tribunes Luther André Meka du RDPC.
Pour la député Rolande Ngo Issi, le fédéralisme communautaire n’est pas une attribution identitaire.
«L’on peut avoir des grands-parents Ekang (c’est mon cas) tout en étant soi-même membre de la communauté Bassa Mpôo Bati parceque l’on a fait le choix d’épouser cette identité cette culture et la langue qui la porte. Le FC (fédéralisme communautaire NDLR) est l’accélérateur d’intégration nationale et non le contraire, en plus c’est pas nouveau le libéralisme communautaire avait déjà posé la problématique de la nécessité de promouvoir nos communautés et certains le vivent déjà depuis près de 70 ans la communauté bamileke et cela n’a aucun caractère péjoratif. Alors si nous voulons aller loin et se hisser à des sphères considérables osons et debarassons nous de l’héritage colonial qui est l’une des sources de nos conflits. Aucun Etat n’a trouvé sa voie en utilisant les clivages des autres. Le Cameroun est un et indivisible dans sa diversité et dans ses communautés», a-t-elle expliqué dans une de ses sorties sur sa page Facebook.