Les défis qui attendent le nouveau ministre de la santé
Manaouda Malachie est le nouveau ministre de la santé publique. Il devient ministre de la santé publique, au moment où le Cameroun doit faire face à de nombreux défis, dans le domaine sanitaire.
Nommé le 04 Janvier, le nouveau patron de la santé publique est appelé à mettre en place, un système d’assurance de santé universelle, à renforcer le système sanitaire qui existe déjà, ouvrir de nouveaux hôpitaux et, mettre en place un dispositif de sécurité sociale efficace.
Couverture de santé universelle
Le Cameroun aura besoin de 1.300 milliards de francs CFA pour mettre en place son système de la Couverture santé universelle (CSU). Pour mobiliser cette enveloppe, en dehors de la contribution de chacun, le pays va devoir compter sur ses partenaires institutionnels et financiers. Cette enveloppe va permettre de satisfaire les divers domaines de la médecine interne, la chirurgie, la gynécologie obstétrique, la pédiatrie, la stomatologie, l'otorhinolaryngologie, la vaccination et divers services communautaires.
Pour avoir accès à la CSU, chaque citoyen camerounais devra disposer d'une carte de couverture en santé avec un numéro d'identifiant unique. Il pourra de cette façon, recevoir des soins et services de santé. La mise en place de cette procédure requiert l'immatriculation biométrique de chaque citoyen. Le but de la couverture universelle en matière de santé est de faire en sorte que tous les individus aient accès aux services de santé sans encourir de difficultés financières.
Pour cela il faut : - un système de santé solide, efficace et bien géré – Des soins à un coût abordable- L’accès aux médicaments et technologies médicales - Des personnels de santé en nombre suffisant, bien formés et motivés.
L’ensemble des pays et la communauté internationale possèdent l’information, les politiques, les capacités, les pratiques et l’accès aux ressources, aux compétences et aux réseaux nécessaires pour tenir les populations informées et les protéger des risques, dangers et urgences importants pour la sécurité sanitaire et y contribuent activement.
Mise sur pied d’une riposte efficace en cas de nouvelle épidémie, pandémie ou risque majeur de sécurité sanitaire lié aux aliments. Établissement durable par tous les pays des principales capacités nationales au titre du RSI.
Élaboration d’un plan stratégique mondial contre la résistance aux antimicrobiens définissant clairement les rôles des principaux secteurs et de l’OMS et mettant en œuvre les principales fonctions de l’OMS. Application du Codex Alimentarius et du Cadre de préparation en cas de grippe pandémique (PIP). Une approche plus résolue et plus efficace de la surveillance mondiale des risques majeurs d’épidémie ou de pandémie de maladies infectieuses.
Assurance maladie
L'assurance maladie est encore très rare au Cameroun. Selon une étude réalisée en juin 2016 par l'équipe d'appui technique du Bureau international du travail (BIT) pour l'Afrique centrale, il y a moins de 2% de la population camerounaise qui bénéficie d'une assurance maladie. Et, jusqu’en 2018, rien n’a véritablement évolué. Selon cette étude, la majeure partie de la population n'a pas accès aux soins de santé, 37% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté monétaire, selon l'enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM) 2014).
Construction des nouveaux hôpitaux
Le Cameroun dispose de nombreux hôpitaux de référence, malheureusement qui ne se trouvent que dans les villes principales et, quelques unes dans les chefs lieu de département. Quand bien même ils existent, les médecins spécialisés sont obligés de quitter les deux principales métropoles, lorsqu’ils sont sollicités. Les populations les moins nanties, ne peuvent donc bénéficier des soins de qualité et, en temps réel. Les centres de santé n’ont pas toujours le plateau technique indiqué, pour soigner leurs maux. Les soins de santé, en plus des longues distances qu’ils sont obligés de parcourir, demeurent hors de portée, pour cette tranche de la population.
Il est par ailleurs important de relever que Manaouda Malachie, en plus de la construction des hôpitaux de référence, va devoir affecter des médecins spécialisés sur l’ensemble du triangle nationale et, veiller à la mise en place d’une politique afin que, ces derniers ne passent plus trop de temps dans leurs cliniques privées et accordent à tous les malades, la même attention qu’à leur clientèle…
Les défis qui interpellent Henri Eyebe Ayissi, Ministre du domaine, du cadastre et des affaires foncières
Le ministère du domaine, du cadastre et des affaires foncières est l’un des départements qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, depuis de nombreuses années.
C’est l’un des ministères dont les plaintes de corruption ont atteint un niveau tellement élevé que nombreux sont les camerounais qui ont résolu de passer par des voies peu orthodoxe, pour obtenir satisfaction. Ne possédant aucune notion de cours de droit foncier, ils ont perdu d’énormes sommes d’argent, en plus de leurs terres.
Il ne se passe pas un seul jour, sans que l’on ne vive, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, des points de divergences liés aux litiges fonciers. D’autres pommes de discorde sont dues aux atteintes à la propriété foncière et, ces dernières, peuvent aussi conduire le titulaire d’un titre foncier à se plaindre contre l’exploitation de son terrain par une tierce personne sans son autorisation. Ceci parce que le titre foncier est la seule preuve officielle de la propriété immobilière.
Le Mindcaf renseigne par ailleurs qu’en plus du nombre important des affaires, le contentieux foncier et domanial occupe environ 85% du rôle des juridictions administratives et 65 % de celui des juridictions judiciaires. D’où l’organisation, à de nombreuses reprises, des assises dans la capitale politique camerounaise, orientées vers des solutions liées à la gestion des conflits fonciers.
Les principaux chantiers qui interpellent le nouveau ministre du domaine, du cadastre et des affaires foncières
La complexité des procédures et des régimes juridiques applicables en la matière, le défaut de mise à jour des dossiers administratifs et techniques, et le non-respect de la réglementation en matière de bornage, sont autant de manquements remis en cause par tous et dont il aura à s’atteler à plus ou moins long terme.
En plus, Il est plus qu’important aujourd’hui, de réduire de manière significative, le volume des affaires, les Procédures d’obtention du titre foncier, la mutation du titre foncier, la redevance foncière, les coûts et délais des procédures et, d’améliorer la qualité des décisions rendues.
L’apport des partenaires au développement
Au Cameroun, l’Union Européenne a réaffirmé il y’a quelques mois à Yaoundé, sa détermination à financer la réforme foncière à travers le projet «LandCam » à hauteur de 2,1milliards de FCFA. Ce projet vise entre autres, à sécuriser les droits liés aux terres et aux ressources et améliorer la gestion des zones forestières du Cameroun. Il est aussi question de contribuer aux efforts actuels du Gouvernement visant à améliorer la gestion des terres et des ressources naturelles, par la promotion d’une gouvernance plus efficace.
En plus de l’Union Européenne, l’Institut International pour l’environnement et le développement (IIED), le Centre pour l’environnement et le développement (CED), le Réseau de lutte contre la faim (RELUFA), sont des parties prenantes à ce projet et leurs partenaires. Tous entendent mettre leur expérience à contribution pour œuvrer à la gestion inclusive et transparente des régimes fonciers, garantissant la coexistence pacifique de tous les détenteurs de droits sur les terres et les ressources naturelles ».
Pour Samuel Guiffo, secrétaire général du Ced, « le projet LandCam, va également promouvoir, la bonne gouvernance foncière pour éviter que les questions foncières continent d’être mal gérées et entrainent des conflits entre communautés ».
Bassilekin III Achille est le nouveau ministre des petites et moyennes entreprises.
Parmi les chantiers qui l’interpellent, l’amélioration de l’accès des PME aux TIC avec la multiplication des formations, la sensibilisation et la formation des PME à la préservation de l’environnement. Il sera ensuite interpellé dans le cadre du renforcement du dialogue public-privé, le soutien des PME aux procédures des marchés publics.
Pour atteindre ces objectifs, ce département ministériel aura à mettre l’accent sur la promotion des missions de l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises.
Le Cameroun a marqué depuis 2016, son accord pour l’entrée en vigueur des APE ainsi que la libéralisation effective de la circulation des biens entre les pays CEMAC. Cela a fléchi de 5,3%, sa croissance, à cause de la baisse de la production pétrolière. Face à cette situation, le gouvernement a dû prendre des réformes, afin d’inverser la tendance, d’autant plus que la majorité des PME utilise les fonds propres pour se lancer.
En général, les dirigeants des PME, les promoteurs eux-mêmes, estimés à 82, 5%, se situent dans la tranche d’âge de 35 ans plus. Et en majorité, c’est des Camerounais à 96, 4%, soit 54, 5% ayant un niveau supérieur. Plus de 60% des PME expriment leur satisfaction quant à leur capacité de production. Cependant 15% d’entre elles, jugent leur niveau de production faible, et près de 46% la trouvent moyenne. Dans ce tableau, plus de 58, 4% n’ont pas de capacités matérielles et financières pour stocker les matières premières.
Les débats actuels relatifs à la compétitivité économique sont nombreux tant du point de vue des entreprises que celui de l’État, notamment depuis que les négociations de l'Union Européenne et des pays dits ACP achoppent sur la fixation des conditions de conclusion d'un nouvel accord de libre échange.
Ce qu'est la compétitivité d'une entreprise
La compétitivité d'une entreprise peut être définie comme la capacité d'une entreprise à faire face à la concurrence avec succès sans en subir les conséquences néfastes, c'est-à-dire maintenir et/ou accroître ses parts de marché face à la concurrence directe d'entreprises nationales ou étrangères. Pour l’améliorer, il faut dégager de grands axes simples d'amélioration de la compétitivité, tant les facteurs de compétitivité pour les entreprises comme pour les États sont nombreux et interagissent entre eux.
L'un des facteurs clés de la compétitivité d’une entreprise et auquel le nouveau ministre est appelé, reste le facteur L (Labour) qui vient s'ajouter au facteur K (Capital). Une politique gouvernementale doit être mise en place afin que l’entreprise puisse avoir la maitrise du coût du travail (Labour), qui inclut les salaires versés, les cotisations sociales salariales et patronales. Il faut également prendre en compte, les divers impôts et taxes sur la main d'œuvre, et comprend aussi, la capacité des entreprises à trouver des financements et capitaux pour accompagner leurs activités à Court, Moyen et Long terme.
A cela, il faut ajouter la recherche l’innovation dans les secteurs porteurs, ainsi que le soutien à l’exportation, la prise en compte des facteurs de développement durable, la stabilité de l’environnement fiscal et social, l’existence d’une véritable politique industrielle.
A ces éléments liés aux facteurs humains, il reste important que l'entreprise maitrise également ce que l'on appelle les facteurs clés de succès ou facteurs clés de compétitivité comme certains auteurs les appellent qui eux, se rapportent aux inputs et aux conditions amont dune filière économique.
Nicole Ricci Minyem