La Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) estime que l’élection présidentielle du 07 octobre s’est dans l’ensemble déroulée dans le calme.
Pour l’observation de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) a déployé 231 observateurs sur tout le territoire national, grâce à sa Commission justice et paix. Et c’est pour rendre compte de leur travail d’étape que le secrétaire général de la Cenc, Mgr Benoît Kala, a rendu publique une déclaration au nom des évêques du Cameroun, le mardi 09 octobre 2018. Au moment de la diffusion de sa déclaration, la Cenc a souligné que les résultats n’étaient pas encore connus.
Les évêques camerounais appellent, dans ce premier rapport, les partis politiques à faire preuve de mesure à la publication des résultats officiels. Ils invitent notamment le candidat qui sera reconnu gagnant par les instances compétentes à ne pas provoquer ses adversaires. Ils invitent les éventuels perdants à reconnaître leur défaite en félicitant le gagnant.
Dans une précédente déclaration publiée le 24 août, la Conférence épiscopale camerounaise s’était inquiétée du contexte assez tendu dans lequel devait se dérouler l’élection. Elle avait aussi rappelé que seul un vote libre et transparent pouvait «garantir la paix, la stabilité et la justice» et avait invité les Camerounais à choisir des candidats capables de faire face à la crise sociale, économique et politique du pays, de lutter contre les inégalités, corruption, le chômage et la secte Boko Haram.
Pour revenir au déroulement du scrutin du 7 octobre 2018, la Conférence épiscopale nationale explique que 46 observateurs de ses observateurs affectés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest n’ont pas pu se déplacer le jour de l’élection à cause de l’insécurité liée à la crise anglophone. Les régions anglophones du Cameroun étant secouées, depuis deux ans, par une crise sécessionniste.
Dans ces régions anglophones, les évêques camerounais déplorent que de nombreux électeurs n’aient pas pu participer au scrutin à cause de l’insécurité. Ils notent également que des dispositions n’ont pas été prises pour permettre aux déplacés de la crise de prendre part au vote. La Cenc, relève, par ailleurs, que l’accès de certains bureaux de vote a été interdit aux observateurs catholiques par les forces de défense et sécurité.
Un des observateurs catholiques a subi une tentative de corruption tandis que d’autres observateurs ont noté d’autres formes d’anomalies dans leurs localités. Ainsi, des noms de personnes décédées ont été trouvés parmi les votants et une électrice s’est plainte qu’une autre personne a voté et signé à sa place.
Rappelons que la Commission nationale de recensement général des votes est à pied d’œuvre depuis mardi dernier. Cette commission qui représente l’avant dernière étape dans le processus de publication des résultats, est composée de 21 personnes dont un président, deux magistrats de l’ordre judiciaire, cinq représentants de l’administration, cinq représentants d’Elections Cameroon et neufs représentants des neuf candidats à la Présidentielle 2018.
Ils ont pour mission de procéder au recensement des votes et à la vérification des opérations de décompte des suffrages, avant l’entrée en scène du Conseil constitutionnel.
Otric N.