C’est ainsi que de nombreux acteurs de la scène politique et de la société civile, ont qualifié l’arrivée du président candidat Paul Biya à Buéa, en cette période qui marque un tournant important pour le devenir du vivre ensemble de tous
La place de l’indépendance au quartier Buéa Town a connu un coup de neuf. La tribune Présidentielle et les alentours ont été badigeonné de blanc et tout semblait fin prêt pour accueillir le Président Paul Biya pour son deuxième meeting après le lancement de Maroua.
A la dernière minute pourtant, la pression s’est relâchée au sein du staff administratif. Seules, les délégations de militants et sympathisants du rassemblement démocratique du peuple camerounais sont restés sur place. Ceux ci s’étaient rendus en masse à Buéa, une semaine auparavant. l’on avait alors connu, un phénomène différent de celui que l’on vit depuis que le corps électoral a été convoqué. Lorsque des familles entières avaient tout abandonné derrière elles, pour fuir le regain de violence instauré par les terroristes, qui entendaient célébrer le “ premier anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la zone anglophone”. Ils comptaient également maintenir un état de sièges, jusqu’au jour du vote. Même les sous préfets affectés de ce côté ont été installés en toute discrétion.
En dehors des membres du parti des flammes, les forces de défenses et de sécurité ont rallié le chef lieu de la région du Sud Ouest. Leur présence massive avait pour objectif de dissuader toute idée d’attaques même si le bruit des armes ne s’est pas tu. Leur présence était d’autant plus visible qu’un couvre-feu de 48 heures a été instauré dans les deux régions considérées comme des bastions des attaques criminelles perpétrées par les terroristes depuis deux ans.
Candidat pour un 7ème Septennat
La candidature du président national du rassemblement démocratique du peuple camerounais a suscité de vives émotions au sein de la population. Et dans les deux régions en crise, pendant que certains appellent à un retour au calme, d’autres entendent manœuvrer afin que cessent 36 années de gabegie, de corruption, d’impunité … Les choix opérés par le gouvernement actuel n’ont pas toujours contribué au développement de tous. Le système éducatif, l’accès au soin de santé de qualité, l’équité dans la distribution des richesses naturelles et bien d’autres n’ont pas tenu les promesses faites lors de la campagne présidentielle de 2011.
On peut citer ces exemples et bien d’autres encore, pour justifier la soif de changement qui habite les camerounais de tout âge; mais nul ne peut taire, personne ne peut oublier la sagesse, le sens diplomatique dont a fait montre le Président de la République dans la résolution du problème de la péninsule de Bakassi. Objet d’un contentieux avec le Nigeria voisin. Paul Biya avait choisi la voix du dialogue à celle des armes. Sa position, face aux attaques terroristes de boko haram, qui continuent de faire des victimes a interpellé plus d’un. Dans les régions du Nord et du Sud Ouest, il a surpris ceux qui ont tout mis en oeuvre afin de rendre le Cameroun ingouvernable, en refusant de donner l’ordre de tirer sur ses compatriotes. Considéré comme laxiste, lâche, impuissant, ses décisions, jusqu’à cette date, ont néanmoins permis de conserver la paix au Cameroun ainsi qu’ avec les pays voisins.
La Promotion de la Non Violence
Il apparaît au regard de ce qui précède, que la présence ou non du Président candidat dans le chef lieu de la région du Sud Ouest en cette période n’aurait pas dû être ressentie par une partie de la population comme un defi, un mépris, un manque de considération. Sa présence à lui, de même que celles des autres candidats qui, à cause de la crise sécuritaire, évitent d’y organiser des meetings, des campagnes de porte à porte qui auraient pu inciter les uns et les autres à faire le choix de leur avenir, de même que celui de leur progéniture.
Quelques heures après la célébration de la journée internationale de la non violence à laquelle le Cameroun a adhéré, ce qui aurait dû être essentiel pour chaque citoyen, nonobstant le rang social, ce sont les notions d’humanisme, de compassion, de réconciliation, d’amour, de fraternité et de justice sociale. Parce qu’au delà des sentiments qu’on peut avoir pour un individu, ce qui est au dessus de toute considération, et qui ne demande l’appartenance à aucune chapelle politique, c’est l’amour pour cette terre. C’est le Cameroun.
Nicole Ricci Minyem