Réunis du 11 au 12 septembre 2018 à Douala, des observateurs électoraux en cours de formation décrient des fausses manœuvres des candidats qui, décidément, n’appliquent point le code électoral en vigueur.
La période de pré-campagne en cours pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain est teintée de nombreuses irrégularités, selon des observateurs électoraux. En formation à Douala du 11 au 12 septembre 2018, ils ont fait part pour le dénoncer des constats qui rentrent dans le cadre des missions à eux alloués durant l’élection à venir. Ils se sont retrouvés dans la cité économique sous l’impulsion du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Absence d’équité de la présence sur les antennes audiovisuels tant publiques que privées des neuf candidats à la Présidentielle 2018, non-respect des mesures imposées par les textes concernant les affiches publicitaires, méconnaissance pour l’heure du montant des financements alloués équitablement aux candidats connus de l’élection du 7 octobre 2018… tels sont des couacs déjà décriés par ces observateurs électoraux venus des dix régions du Cameroun.
Dénonciations faites, ces observateurs électoraux ont reçu des éléments de base leur permettant d’assumer leur devoir ayant déjà d’ailleurs commencé. Inscriptions sélectives, débauchage des militants des partis politiques adverses, distribution des cartes d’électeurs par les personnes non habilitées (responsables des partis politiques, chefs de quartiers), discours haineux et tribalistes des parties prenantes au processus électoral, utilisation des moyens de l’Etat à des fins électoralistes, expulsion des représentants des formations politiques et des observateurs des bureaux de vote, qualité et quantité médiocre du matériel électoral, isoloirs non adéquats, enveloppes de vote transparentes, transport de l’urne hors du bureau de vote pour le dépouillement, octroi sélectif des procès-verbaux.
Voilà entre autres des points sur lesquels vont s’attarder ces observateurs électoraux (en majorité les femmes) pendant les périodes pré-électorale, électorale et postélectorale. C’est en cela que consiste le rôle d’observateur tel qu’enseigné par des formateurs de renom. Et avec pour finalité de prévenir des violences post électorales.
Selon le sénateur Pierre Flambeau Ngayap, la question de l’observation électorale est au cœur de la démocratie. «A la veille de l’élection présidentielle, l’intelligence du Redhac a été de nous mettre au cœur de cette période électorale et de nous sensibiliser sur les droits à défendre pendant ladite période. Notamment le droit de chacun de se déplacer pendant la période électorale et le droit de s’exprimer. Il faudra défendre ces deux droits humains.
Nos amis venus des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont déjà mesuré que le droit de se déplacer n’est pas évident et cela pourra aller jusqu’au 7 octobre 2018. Bien sûr pas seulement dans ces deux régions du Cameroun. Et si par bonheur, on arrive à cette date ayant franchi les deux droits supra, il faudra pouvoir s’exprimer sur le droit de vote qui est également parfois menacé. Il risque davantage d’être menacé dans les régions sensibles car nul ne sait aujourd’hui quelle sécurité sera réservée aux électeurs, aux représentants dans les bureaux de vote, aux forces de sécurité.
Dans le passé, on a souvent été confronté à la liberté de vote menacée par des contraintes de vote qui peuvent être organisées longtemps avant le jour de vote. Les droits humains sont en danger à toutes les étapes du processus électoral. Mais avant, il convient de rappeler le fondement principal des droits évoqués plus haut qui est la Constitution du Cameroun. C’est elle même qui régit les élections».
Otric N.