Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun entend engager dès le 26 Janvier prochain, une série de marches dans les villes du Cameroun, pour protester contre la situation qui sévit dans les deux régions anglophones du pays
C’est le message qui est revenu de manière récurrente depuis son discours de fin d’année et repris par tous ses partisans : « Le 26 janvier 2019, nous lancerons les marches que j’ai annoncées dans mon message de fin d’année. Dans les principales villes du Cameroun, nous allons sortir, nous allons marcher pacifiquement, dans la paix, sans armes. Mais pour dire non! Ce qui se passe au Nord-Ouest et au Sud-ouest ne se fait pas en notre monde… ».
Sur la même lancée, le malheureux candidat, arrivé en deuxième position lors de la présidentielle du 7 octobre 2018, annonce que ces marches de revendication visent à dire non au « pillage sauvage de la fortune publique ! Non au hold-up électoral! Non à l’atteinte sauvage à la fortune publique… ».
Maurice Kamto tend une main solidaire à ses compagnons : « Et si on devait nous tuer à cette occasion, on nous tuera tous. Et si je devais être seul, qu’on me tue moi. C’est une cause qui me dépasse et elle vaut la peine que l’on mène des combats ».
Les marches que le mouvement pour la Renaissance du Cameroun entend organiser, seront menées en partenariat avec celles des leaders du Social Démocratic Front. En effet, le président régional du SDF, l’honorable Jean Michel Nintcheu a rédigé des courriers, à l’intention des sous-préfets de Douala 1er, Douala 3ème et Douala 5eme, pour les informer des marches pacifiques qu’ils entendent mener à partir du 23 janvier, pour exprimer leur mécontentement.
Pour justifier la rédaction de ses courriers, l’élu du peuple a pris comme prétexte la mauvaise politique du gouvernement qui a abouti au retrait de la CAN 2019 au Cameroun : « Cette manifestation a pour but de nous indigner contre les pratiques mafieuses ayant provoqué le retrait humiliant de la CAN 2019 et surtout de l'impunité scandaleux qui s'en est suivie », écrit le député qui a également exigé au niveau de l’Assemblée Nationale l’ouverture d’une enquête parlementaire sur ce même sujet.
En dehors de l’annonce faite devant ses partisans, il semblerait qu’aucun courrier ne soit sorti du bureau du président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, visant l’obtention d’une autorisation de la part de l’autorité administrative.
Dans un cas comme dans un autre, c’est justement cette autorité qui décide en dernier ressort, de qui peut ou non, organiser des marches. Et, jusqu’à date, aucun des sous préfets sollicités par le Social Démocratic Front n’a donné son accord. Et, cela risque d’être le cas pendant longtemps, d’autant plus que les ordres de la hiérarchie sont clairs : Le maintien de la paix et la protection des citoyens doivent être assurés.
On ne met pas en doute, la crédibilité morale des leaders de ces deux formations politiques, mais, avec le flux migratoire qui s’est opéré depuis le début de la crise sécuritaire au Nord- Ouest et au Sud –Ouest, la colère qui demeure dans le cœur des patriotes de ce pays, après le retrait de la coupe d’Afrique des Nations et, le silence peut être coupable de la haute hiérarchie administrative, on peut craindre des débordements, ce dont le Cameroun n’a certainement pas besoin à l’heure actuelle.
Cependant, en attendant le okay des sous préfets, les militants des formations qui ont occupé à des périodes différentes la deuxième place après le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, restent en alerte.
Nicole Ricci Minyem