Les partis politiques qui projetaient des « marches » se sont ravisés après une interdiction des autorités compétentes.
A l’initiative du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et malgré l’interdiction des autorités administratives, une marche blanche était prévue sur l’ensemble du territoire national ce samedi 02 février 2019 pour dire « Non au hold-up électoral, Non au hold-up de la paix dans les Régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest, Non au hold-up des fonds publics sous couvert de l’organisation de la CAN 2019 ».
Mais, à la surprise générale, Mamadou Mota, le 1er vice-président du MRC, a publié jeudi en fin de soirée un communiqué pour informer de l’annulation des manifestations de ce samedi, et même celles projetées pour le samedi 09 février 2019. « Les marches prévues le 02 et le 09 février 2019 sont annulées et reportées à une date ultérieure. Le MRC appelle toutefois les militants à rester mobilisés pour des nouvelles instructions », a laconiquement écrit Mamadou Mota sans donner les raisons de cette annulation subite.
Le 31 janvier 2019, Jean Claude Tsila le préfet du département de Mfoundi a signé un communiqué interdisant toute manifestation publique prévue les 01er et 02 février 2019. Dans son communiqué l’autorité administrative demande aux différents organisateurs desdites manifestations d’annuler tous leurs projets. Cette décision du préfet est motivée par le souci de préservation de l’ordre public.
La décision de Jean Claude Tsila concerne aussi le Social democratic front (SDF) qui en date du 30 janvier 2019 par un communiqué appelait ses militants à se retrouver dès 8 heures de ce jour à l’Hôtel de ville de Yaoundé. Après la mesure de l’autorité administrative, le président régional du parti de Ni John Fru Ndi, Emmanuel Ntonga, a demandé aux militants et sympathisants du Sdf de rester chez eux.
« Le Président régional SDF Centre demande aux militants et sympathisants du SDF Centre de rester chez eux tout en restant mobilisés et vigilants ; demande la suspension des autorités responsables de cette provocation de plus ; n’acceptera plus jamais dans le Centre, la ségrégation des autorités administratives ; invite les autorités à autoriser toutes les manifestations publiques et à les encadrer telles que prévue par la loi », écrit Emmanuel Ntonga dans un communiqué.
Pour éviter tout débordement, les forces de maintien de l’ordre ont pris des dispositions nécessaires. Ainsi, sur les grands carrefours de la capitale politique, à la poste centrale de Yaoundé notamment, un camion anti-émeutes de la gendarmerie est stationné depuis les premières heures du vendredi 1er février. Des éléments de la gendarmerie sont aux avant-gardes.
Au niveau du carrefour de la police judiciaire au quartier Elig-Essono, la gendarmerie est venue en renfort à la police qui quadrillait déjà les lieux depuis l’arrivée et l’incarcération des militants du MRC arrêtés lundi dernier à Douala. Depuis ce samedi matin, aucun mouvement n’a été signalé à Yaoundé. Tout porte à croire que l’invitation des leaders des partis de l’opposition d’annuler toute manifestation a été suivi par leurs militants.
Otric N.