Le représentant du Chef de l'État dans l'arrondissement de Yaoundé 1er vient d'autoriser un collectif de jeunes à marcher contre le parti de Maurice Kamto. Le récépissé de déclaration de manifestations publiques a été délivré ce 29 janvier 2019.
Ces autres "marcheurs" se font appeler "le Collectif 300+Diaspora". C'est une plateforme regroupant Associations et organisations de la société civile camerounaise. Ce Collectif créé dans des conditions circonstancielles, existe visiblement dans le seul but de s'opposer au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun et à son leader Maurice Kamto. Explicitement dirigé contre le MRC et son Président, le document qui annonce la tenue de cette marche d'un autre genre est signé de :
- Firmin Bakabé de Stand Up, une organisation politique qui milite pour la transition politique au Cameroun. Un mouvement dont Kah Wallah est l'une des porte étendard.
- Serge Angoni Onguene, de l'Association de la jeunesse républicaine du Cameroun.
- Etene Robert des Amis du Président Paul Biya.
L'objectif de la marche, condamner avec la dernière énergie, les actes de défiance à l'autorité de l'État du Cameroun et dénoncer le vandalisme perpétrés par des camerounais se réclamant d'un parti politique de l'opposition, contre les institutions de la République et les représentations diplomatiques à l'étranger, en date du 26 janvier 2019. A la fin, le Collectif 300+Diaspora voudrait que le gouvernement camerounais soit plus ferme face à de tels agissements répréhensibles et irresponsables.
C'est donc cette marche que le sous-préfet de Yaoundé 1er a autorisé. Le récépissé de déclaration publique a été validé ce 29 janvier et la marche prévue pour vendredi le 1er février 2019. Le représentant de Paul Biya reconnaît et encadre "l'organisation d'une marche en réplique aux manifestations dans illégales organisées par un parti d'opposition dans certaines localités du Cameroun et à l'étranger".
La question sur toutes les lèvres depuis l'annonce de cette autre marche est celle de savoir, sur quelle base le gouvernement camerounais autorise d'aucun à marcher contre d'autres citoyens, alors qu'on vient d'interdire d'autres mouvements à marcher contre le retrait de la Can ou pour des questions de gouvernance ?
Qu'est ce qui justifie que six jours plus tôt, les militants du MRC au cours de leur marche blanche, aient été violenté, arrosé d'eau sales et de gaz lacrymogène ?
Il devient donc évident qu'on est en face d'une situation de deux poids, deux mesures. Pourquoi les forces de l'ordre qui s'apprêtent à encadrer la marche des pro-Biya ne pouvaient-elles pas le faire pour les autres citoyens camerounais du MRC ?
De telles attitudes de l'administration ne sont-elles pas de natures à radicaliser les autres citoyens qui vont se sentir comme paria dans leur propre pays, interdit de s'exprimer librement et pacifiquement ?
Dans leur communication, le fameux Collectif 300+Diaspora "Invite toute la jeunesse à une mobilisation tous azimuts pour barrer la voie à l'option chaotique et à l'esprit d'anarchie prôné par une bande d'aventuriers en quête de sensations relevant d'un agenda caché contre notre pays pour lequel nous rêvons d'un avenir dans la paix et la stabilité".
Et si des gens posent des actes de casses ce jour dans un coin du Cameroun, espérons bien que cela sera tout aussi attribué à ce Collectif 300+Diaspora.
Le récépissé de déclaration précise que la marche de déroulera ce 1er février 2019, sur le trajet : Hôtel de ville - Services du gouverneur.
Stéphane Nzesseu