Le verdict est tombé ce matin du 4 décembre 2018, au Tribunal de Première Instance de Douala.
L’affaire Michelle Ndoki est désormais close. Car le Tribunal de Première Instance (TPI) de Douala vient d’ordonner l’arrêt des poursuites judiciaires contre l’avocate et 44 autres personnes, militantes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC). Initialement prévue le 06 novembre 2018, l’ouverture du procès était fixée ce 4 décembre. Me Michelle Ndoki et ses co-prévenus étaient accusés d’incitation à l’insurrection, non-respect de l’autorité administrative. Ils auraient dû comparaître devant le Tribunal de Première Instance de Douala, le 6 novembre dernier, date de la prestation de serment du Président Paul Biya.
A titre de rappel, Me Michelle Ndoki et les 44 militants du MRC avaient organisé une marche non déclarée dans les rues de la ville de Douala, le 27 octobre 2018. Ladite marche s’inscrivait dans le cadre du plan de résistance national établi par Maurice Kamto, candidat malheureux de la Présidentielle 2018, arrivé en 2e position avec un score de 14,23% de voix, d’après les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel. L’avocate du MRC qui avait défendu Maurice Kamto lors de l’audience du contentieux post-électoral par ladite marche avec les militants de sa formation politique contestait les résultats qui ont donné vainqueur le Président de la République Paul Biya avec un score de 71,28%. La manifestation dans les rues de Douala faisait partie du «Non au Hold up électoral».
Dans une interview qu’elle accordait au journal Le Jour, Me Michelle Ndoki n’avait pas caché le fait qu’elle n’était pas très sereine par rapport aux poursuites engagées contre elle et des militants qui n’ont jamais eu affaire à la justice.
«Mes sentiments étaient mélangés, on ne se retrouve pas aux prises avec la justice, en particulier la justice camerounaise, sans appréhension. En même temps j’étais amusée de la rapidité époustouflante de l’évolution de «l’affaire». Beaucoup de nos compatriotes qui sont dans l’attente de leur procès se demanderaient ce qu’ils n’ont pas fait pour mériter eux aussi une telle célérité. Ils se demanderaient, j’en suis sûre en apprenant notre histoire, ce qu’ils ont fait...Je suis préoccupée par le fait que personnes qui ont été citées en même temps que moi ont affaire à la justice pour la première fois. Ce qui est une situation angoissante. J’espère pouvoir les aider à aborder le mieux possible cette épreuve. J’espère qu’ils bénéficieront de l’assistance juridique adéquate grâce au formidable élan de solidarité que je vois déjà se manifester parmi mes confrères du Cameroun et d’ailleurs. J’espère par-dessus tout qu’en définitive, il sortira quelque chose de bon de tout ceci», déclarait-elle.
Liliane N.