Au cours de sa tournée dans la région qui l’a conduit dans certains arrondissements des départements de la Vina et du Mbéré, le président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a mis l’accent sur la nécessité de retrait des cartes électorales et de faire un choix qui garantit à la population de la région la sécurité et la prospérité.L’élection présidentielle 2018 au Cameroun se tient dans un contexte marqué par plusieurs crises notamment à l’Extrême-Nord avec les souches de résistance de la secte Boko Haram, et les régions du Nord et de l’Adamaoua font face aux incursions des bandes armées qui prennent en otage les bergers avec à la clé des demandes des fortes rançons. Le front ouest est marqué par les remous sociopolitiques dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. La conjonction de toues ces crises concentrent une bonne partie du discours des candidats en lice pour le fauteuil présidentiel.
Selon les observateurs de la scène politique camerounaise, le choix porté sur les arrondissements de Nyambaka et Ngan-Ha pour ses meetings d’avant campagne électorale par Maurice Kamto relève d’une stratégie. Car, les bergers des villages de ces arrondissements font face à de nombreux cas d’enlèvement avec demande de rançon. Des actes qui se soldent parfois par des tueries. C’est donc un «bon plan» pour lui d’attirer la sympathie de la population victime de l’insécurité sur son programme politique et son projet de société.
Lors de sa tournée dans la région, à Nyambaka, le candidat Maurice Kamto a été clair et sans équivoque sur la question de développement: «Vous, populations de Nyambaka, sachez faire un choix utile. Nous devons ensemble relever le défi de la lutte contre l’insécurité et du développement dans notre arrondissement. Cela passe automatiquement par le retrait de vos cartes électorales et de l’expression de votre choix le 7 octobre 2018. Ensemble, nous mettrons hors de cet arrondissement tous les bandits. Pour cela, la collaboration avec les forces de défense doit être un réflexe».
A Ngan-Ha, arrondissement qui abrite le barrage hydroélectrique en chantier, le message de l’homme politique est resté le même. Les populations doivent faire un choix qui puisse les sortir du climat de l’insécurité dans lequel elles vivent.
Les meetings de précampagne électorale en vue de la présidentielle dans l’Adamaoua révèlent tout de même des curiosités notamment en ce qui concerne le chef-lieu de la région, Ngaoundéré. De toutes les rencontres et manifestations des partis politiques en cette période d’avant campagne, aucun parti politique n’a tenu un meeting dans la ville. Pourtant, en ce temps de rentrée académique, les étudiants constituent un potentiel électoral énorme.
En clôturant sa tournée dans l’Adamaoua, le candidat à la présidentielle du 7 octobre prochain espère créer la surprise dans une région où le RDPC et ses alliés (l’UNDP et le FSNC) semblent avoir pris racine. En attendant le début officiel de la campagne prévue pour le 22 septembre prochain, les dés sont désormais jetés sur le chemin qui mène à Etoudi.