Certains acteurs politiques pensent qu’il est important de procéder à une révision des programmes scolaires pour réintroduire la notion du vivre ensemble.
Le problème du tribalisme touche aujourd’hui toutes les couches, toutes les classes même le corps des intellectuels n’est pas épargné. La question du tribalisme a pris une vitesse de croisière lors de la dernière élection présidentielle. Elle a même fait apparaître de nouveaux mots dans le parler des camerounais. «Sadinards» sont appelés ceux qui militent au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). «Tontinards» sont appelés ceux qui sont dans le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). On en est même arrivé jusqu’au niveau de mettre en place une «brigade anti-sadinard». Des artistes ayant presté lors d’un concert organisé par le Rdpc ont été interdits de prestation par une certaine diaspora camerounaise. C’est dire que la question tribale a pris ces derniers mois au Cameroun des proportions qui inquiètent des observateurs. Sensibles à cela, les hommes politiques apportent des propositions pour remédier à la situation.
Jean Marie Abouna le membre du Comité central du Rdpc approché par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune pour dire un mot sur le sujet, pense qu’il faut revoir les programmes scolaires. «Nous devons faire un consensus national autour de ce sujet qui nous interpelle tous, quel que soit notre position dans la société. Je note avec une certaine amertume la montée des actes de tribalisme dans notre beau pays, perpétrés par certains compatriotes qui, pour des raisons obscures, prônent et tiennent des discours haineux en faisant l’apologie du tribalisme.
Il serait important d’abord pour les pouvoirs publics de ne pas laisser internet fonctionner chez nous comme une zone de non droit…Il faudrait également sur le plan pédagogique, réintroduire dans les programmes scolaires, les cours de vivre ensemble dans notre diversité culturelle pour plus d’égalité, de tolérance et d’acceptation, en assumant chacun sa tribalité pour une éducation plus fraternelle», ajoute-t-il.
Franck Essi le Secrétaire général du Cameroon people’s party pense qu’il faut sensibiliser les proches. «Il nous appartient de mettre un terme à ces discours qui pourraient détruire notre pays et provoquer des crises encore plus graves que celles auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. Nous proposons quelques pistes de solution. Ne pas employer et encore moins diffuser des discours de haine. Débattre sur des idées et des opinions, l’appartenance ethnique n’étant jamais un argument politique valable. Adopter la non-violence comme mode d’expression et d’action. Eduquer et informer ceux qui nous entourent», ajoute-t-il.
Liliane N.