L’ancienne première dame du Zimbabwé ne bénéficie plus de la couverture que lui accordait l’immunité diplomatique dont elle jouissait lorsqu’elle était encore mariée à Robert Mugabe. Et, ceux à qui elle aurait fait du tort, semblent s’en rendre compte aujourd’hui et, entendent réclamer que justice soit faite.
Le premier à l’attaquer devant les tribunaux que le groupe lobby AfriForum a exercé une pression aux fonctionnaires du ministère public sud – africain, afin que ces derniers engagent des poursuites judiciaires contre Grâce Mugabe. C’est ainsi qu’un mandat d’arrêt a été lancé ce mercredi contre celle qui était il y’a peu, encore considérée comme la dame de fer du Zimbabwé. Kally Kriel, Président Directeur Général d’AfriForum reste optimiste quant à la suite de ces poursuites judiciaires.
L’information a été rendue publique par une source policière qui affirme également que « La police enquête, nous avons fait une demande à la justice et, lel tribunal nous a délivré un mandat d’arrêt, pour l’agression contre Gabriella Engels… ».
En août 2017, Grâce Mugabe avait été accusée d’avoir agressé, à l’aide d’une rallonge électrique, Gabrielle Engels, un mannequin âgé de 20 ans, qui était venue rendre visite aux enfants du couple présidentiel, Robert et Chatunga. Elle avait été blessée au visage et à la tête.
Convoquée devant la justice pour coups et blessures, dans la nuit du 19 au 20 août 2017, la première dame n’avait pas nié les faits mais, avait plutôt déclaré qu’elle avait agi en légitime défense. Le gouvernement lui avait accordé l’autorisation de rentrer chez elle, à Harare, capitale du Zimbabwé, en mettant en avant, l’immunité diplomatique par la ministre sud – africaine des affaires étrangères Maître Nkoana – Mashabane.
Une décision qui avait causé de remous tant en tant en Afrique du Sud qu’au Zimbabwé. Des activistes avaient même décidé de contester cette immunité devant la justice et, ils avaient contesté cette immunité devant la justice, dénonçant de fait, ce qu’ils ont appelé culture de l’impunité.
En juillet 2018 pourtant, le tribunal sud – africain avait annulé la décision du gouvernement. L’on se pose la question de savoir si Emmerson Mnangagwa va autoriser l’extradition de Grâce Mugabe vers l’Afrique du Sud, afin de répondre de ses actes.
Certains zimbabwéens n’ont pas manqué de saisir cette occasion, afin de donner leur avis sur l’ancienne première dame de leur pays, elle qui n’avait pas hésité à se séparer de son époux au lendemain du cour d’état qui l’a fait partir du pouvoir, en 2017.
Pour arriver à ses fins, Grace Mugabe a éliminé plusieurs rivaux, puisqu’elle entendait succéder à son époux, qu’on disait sénile. Il est ici fait allusion au vice-président, Emmerson Mnangagwa, 75 ans, militant historique du combat pour l'indépendance, bras droit du président, proche des militaires et présenté jusque-là comme le dauphin de Robert Mugabe.
Avant d'être dévorée par l'ambition du pouvoir, Grace Mugabe était surtout connue pour ses goûts de luxe et ses dépenses somptuaires dans les chics boutiques des grandes capitales du monde. Un appétit qui lui a valu plusieurs surnoms dont « Gucci Grace » ou encore « First Shopper ».
Selon une note de la diplomatie américaine datée de 2008, publiée par Wikileaks en 2010, Grace Mugabe aurait gagné des millions de dollars grâce à la vente illégale de diamants. Ce document, publié par le Standard, écrit qu’un petit groupe de responsables politiques ont tiré des profits énormes des champs de Chiadzwa. Parmi eux, le gouverneur de la Banque centrale Gideon Gono, Mme Mugabe, la sœur du président Sabina, la vice-présidente Joyce Mujuru ou encore le chef des armées Constantine Chiwenga ont tous été impliqués dans le commerce des diamants, ajoutait le télégramme.
D'après les sources de l'ambassade, ces responsables ont embauché des petits prospecteurs pour qu'ils extraient les gemmes à leur compte et ont revendu "ces diamants non certifiés" à des acheteurs étrangers, qui les ont exfiltrés du pays en dehors de tout réseau officiel.
Grace Mugabe est née le 23 Juillet 1965. Elle était la secrétaire et l’épouse de Robert Mugabe. Un statut qui lui a permis, de s'assurer une paisible retraite. Elle possède plusieurs villas et appartements dans le monde entier, des entreprises, des fermes et des terres reçues dans le cadre de la réforme agraire après l'expropriation des fermiers blancs. Elle est aussi accusée d'avoir vidé les caisses de l'Etat, notamment d'avoir fait construire, sur fonds publics, « Graceland », une immense propriété à Harare.
Nicole Ricci Minyem