Dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction, le responsable de l’Ecole de Développement et de Management des Collectivités Locales (EDMCL), s’est appesanti sur les ouvertures dont disposent les auditeurs formés, en matière d’insertion socioprofessionnelle. C’était le vendredi 7 mai 2021 à Yaoundé, en marge de la cérémonie solennelle de sortie de la deuxième promotion de cette école de formation.
Quel est le sentiment qui vous anime au moment où vous mettez sur le marché de l’emploi une nouvelle cuvée d’acteurs et opérateurs de développement et de management des collectivités territoriales décentralisées ?
C’est un pari tenu ! Ça n’a pas été facile. Le contexte social actuel ne nous a pas donné la possibilité de mieux nous mouvoir dans le sens de la transmission du savoir. Fort heureusement, le directeur général de l’INJS a permis qu’on ait une plateforme pour commencer les formations en ligne.
Cela nous a permis d’embrailler avec les formations qui se déroulaient en présentiel, pour transmettre des compétences à ces auditeurs que nous mettons à la disposition des collectivités, de l’Etat, bref de la nation toute entière.
Cette année, vous avez également réussi le pari d’étendre les offres de formations, avec l’introduction de trois nouvelles filières. Quelles sont les raisons qui ont motivé le choix cette option managériale ?
Effectivement, nous avions cinq filières l’année dernière. Cette année, nous avons ajouté l’Etat civil, les services techniques et les marchés publics. Mes collaborateurs et moi (les enseignants) avions un défi à relever, celui de transmettre davantage les aspects pratiques de la décentralisation.
On en parle partout, dans les médias, dans les chaînes de télévision et sur les réseaux sociaux, mais ce que nous faisons à l’INJS, c’est une opérationnalisation, c’est-à-dire, la transmission de la manière dont la décentralisation devrait s’opérationnaliser sur le terrain. J’insiste sur cet aspect, parce que Vous savez qu’il y a également des programmes de formation à l’université et partout ailleurs.
Mais, à l’INJS où le socle fondamental est basé sur les éléments pratiques, les éléments opérationnels, nous voulons accompagner, telle que veulent les missions de l’appui à la société et les initiatives étatiques, dans la mise en œuvre réelle du développement local, à travers ces auditeurs qui sont présentement formés et qui sont mis à la disposition de l’Etat.
Avez-vous pensé à apporter des innovations sur le plan pédagogique, dans la perspective du déroulement des prochaines formations ?
L’innovation c’est tous les jours. Au fur et à mesure que le programme mûrit, il y a des experts qui apportent un certain nombre d’idées. Aux prochains enseignements, nous aurons par exemple un élément sur le montage réel des PCD (plans communaux de développement). Cela permettra, à court, moyen ou à long terme, d’avoir des auditeurs qui sont déjà des experts au préalable, mais qui peuvent densifier leur formation par la conception et la mise en œuvre des PCD. C’est un pari que nous allons tenir.
Nous voulons également que les formations pour le renforcement capacitaire soient effectives, parce que nous faisons actuellement dans la formation continue de presque neuf à dix mois. On voudrait également que les gens se forment pour de courtes durées dans des spécialités. Le défi, c’est pour cette année.
Vous savez qu’en entreprenariat, on commence à évaluer et à faire un certain nombre de choses après trois ans. C’est notre troisième année et nous pensons que le pari des formations de courte durée sera relevé. On peut dire par exemple qu’on vous forme seulement en service technique, montage des PCD, entreprenariat communal ou en gestion de ressources humaines pendant trois mois.
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Les auditeurs qui se forment dans votre école ont-ils des garanties d’insertion professionnelle au terme de leur formation ?
Nous sommes une institution formative, universitaire à statut particulier. On ne peut pas dire d’emblée que l’emploi est garanti, mais il y a des ouvertures. Les collectivités territoriales décentralisées ont besoin de ressources qualifiées. Il en est de même pour les mairies, les régions qui sont nouvellement mises en place, le ministère de la Décentralisation et du Développement local qui n’a pas encore fini ses démembrements au niveau de ses services déconcentrés.
Au delà de ces structures administratives, il y a les structures locales telles que le PNDP (programme national de développement participatif), le BUNEC (bureau national de l’état civil), la GIZ et les autres programmes qui font dans le développement local. En clair, il est difficile de dire que les auditeurs formés auront tous une intégration facile, mais c’est ouvert dehors… Nous pensons donc que la décentralisation est là et qu’elle va prendre corps avec nos auditeurs.
Le directeur de l’INJS a solennellement apprécié le travail d’orfèvre que vous abattez pour la bonne marche en avant de l’EDMCL. On imagine que cela vous donne plus de force pour aller de l’avant.
Absolument ! Monsieur le directeur de l’INJS est un homme méticuleux. Il m’accompagne fermement dans cette entreprise et je voudrais solennellement lui dire toute ma gratitude. C’est un monsieur qui est un manager très objectif, qui accompagne avec le matériel, avec les idées. Il n’aime pas qu’on fasse n’importe quoi. Le fait de travailler avec lui m’a mûri. En deux ans, je ne suis plus la même personne. Il m’a permis de travailler avec tous ces enseignants qui sont avec moi. Aujourd’hui je lui dis sincèrement merci et j’en redemande encore.