Le ton acerbe du diplomate américain a curieusement laissé place ce lundi, suite à sa rencontre avec le président Paul Biya, à un discours plus mesuré empreint de hauteur et respectant les règles diplomatiques.
Elle n’a pas eu lieu la rencontre houleuse que certains envisageaient ou alors appelaient de tous leurs vœux. Bien que rien de substantiel n’ait filtré de cette rencontre entre « le monsieur Afrique » des États-Unis et le Président Paul Biya, selon toute vraisemblance, le ton des échanges était serein et l’atmosphère détendue.
Plus encore, n’aurait pas été au menu des échanges entre Tibor Nagy et Paul Biya, la question des opposants politiques actuellement en détention pour avoir bravé l’autorité de l’Etat et pour lesquels le diplomate américain avait tenu des propos pour le moins inamicaux et empreints de menace à l’encontre du Cameroun sur certains médias étrangers avant sa venue.
Sur Radio France international le 04 mars 2019, mettant en doute les raisons de l’incarcération de ces opposants, il déclarait : « Il serait très sage de libérer Maurice Kamto. »
« Parce que ce, que ce soit vrai ou faux, il est perçu comme ayant été incarcéré pour ses activités politiques et cela est inacceptable. Ses militants et lui doivent être libérés et nous ne passerons pas par 4 chemins pour le dire » renchérissait-il.
Ces propos avaient alors suscité dans l’opinion camerounaise, une levée de boucliers et un renforcement de la solidarité nationale autour du Président Paul Biya. Cette solidarité, selon ce qu’il nous a semblé, était une invite au président à ne pas céder au « dictat » des États-Unis... Des appels à le huer dès sa descente d’avion avaient même été lancés.
A l’issue de sa rencontre avec Paul Biya ce lundi, c’est un Tibor Nagy aux antipodes de celui qui était attendu qui s’exprimait sur le perron du palais d’Etoudi. Evoquant le ton des échanges qui selon lui était « « franc, direct et honnête » ; rappelant que « les conversations diplomatiques sont confidentielles », celui qui était redevenu diplomate dans le vrai sens du terme, tenait à l’endroit de Paul de Biya, des propos empreints d'amabilité et d’égards à la surprise tous : patriotes camerounais et partisans du chaos confondus.
Si pour les premiers, la surprise fut agréable, pour les seconds en revanche, la déception était à son comble, eux qui voyaient, selon leurs déclarations, l’américain venir sortir Paul Biya d’Etoudi manu militari. Tibor Nagy a dit apprécier la « Sagesse » du président de la République qu’il a qualifié « d’Homme d’Etat Exceptionnel. »
Espérons que son lobbying pour contrer l’influence de la chine comme le pense Joseph Léa Ngoula, spécialiste des questions sécuritaires cité par Jeune Afrique portera des fruits.