Cette fois, le prétexte pris par le Secrétaire à la communication du Comité Central du Rdpc pour s’adresser au président du Mrc est la « Déclaration portant mise en garde du peuple camerounais au gouvernement contre l’organisation de toute élection avant la fin de la guerre civile dans les régions anglophones et la reforme consensuelle et effective du système électoral ».
Une sortie datant du 19 Juillet dernier alors que quelques heures auparavant, la cellule de communication de ce parti politique invitait les Camerounais à s’inscrire massivement sur les listes électorales.
Les « inepties » relevées par le parti proche du pouvoir et reprise dans cette réponse porte entre autres sur :
« Les lacunes énonciatives et grammaticales (la forme) avec une confusion entre le destinateur et le destinataire du message »
Selon Jacques Fame Ndongo, « Monsieur Kamto ne maîtrise pas ou feint d’ignorer les normes fondamentales d’une communication pertinente…Il s’agit, tantôt du peuple, du MRC ou d’un émetteur narcissique qui s’exprime sous la forme du pronom personnel « Je »…
Le MRC et M. Kamto se substituent abusivement au Destinateur (le peuple camerounais) qui figure dans le péritexte (ou titre de son texte)... M. Kamto voudrait s’arroger ainsi un droit ou une légitimité qu’il n’a pas ».
Dans le même paragraphe, le membre du gouvernement parle de « multiplication incongrue des récepteurs - Multiplication chaotique des Destinateurs et des Destinataires - Cacophonie communicationnelle… ».
Au plan du fond, la contestation non fondée du code électoral
« Le leader du MRC affirme que le code électoral camerounais révèle des lacunes, insuffisances, incohérences et dysfonctionnements. Cela peut paraître injurieux vis-à-vis de notre droit positif. Le code électoral ne peut guère être frappé d’inconstitutionnalité… Le seul arbitre de la constitutionnalité des lois dans notre Etat est le conseil constitutionnel, quoique le MRC (association privée d’utilité publique qui concourt à l’explosion du suffrage, selon l’article 3 de la Constitution), veuille s’ériger en juge constitutionnel… ».
Dans cette partie de son texte, le professeur Jacques Fame Ndongo parle également de « L’exigence d’une reforme consensuelle dans la préparation et l’adoption du code électoral en lieu et place de la procédure constitutionnelle légale établie.
Il précise en outre que la démarche du leader du mrc indique qu’il s’agit d’une « pensée sinusoïdale - L’hérésie juridique des « propositions de loi » chimériques car, « l’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et au parlement ». Citoyen ordinaire, M. Kamto ne peut donc initier aucune révision constitutionnelle… ».
S’agissant des suggestions de l’UA, de l’UE et d’ELECAM quant aux élections de 2018, le ministre de l’Enseignement Supérieur affirme qu’aucun document venant de ces organismes « ne remet péremptoirement en cause le « résultat » de l’élection présidentielle de 2018… ».
Que demande M. Kamto aux forces de défense et de sécurité ?
« Il leur demande de le rejoindre dans son projet séditieux contre la « dictature » supposée. C’est un appel à la rébellion. Or, les forces de défense et de sécurité n’ont pas vocation à mener des actions attentatoires aux Institutions de la République et à celui qui les incarne, constitutionnellement, à savoir le Chef de l’Etat (Chef des Armées), élu au suffrage universel direct, et en toute transparence et sincérité démocratiques par le peuple camerounais…
Nos forces de défense et de sécurité ont toujours été loyales et républicaines. Nul n’a le droit de les infantiliser en les incitant à violer leur serment d’Honneur et de Fidélité… ».
Dans cette réplique de plusieurs pages, le Secrétaire à la Communication du Rdpc précise, pour finir à l’endroit du leader du Mrc que tous les corps de métier et autres partenaires bilatéraux à qui il fait le reproche de « ne pas s’adjoindre à son élan insurrectionnelle » respectent la souveraineté, l’indépendance et la liberté du peuple Camerounais.
Nicole Ricci Minyem