Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères français a réagi à une question écrite à l’Assemblée nationale le 30 juillet 2019. Ce département ministériel dit suivre avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation de Maurice Kamto, ancien candidat à l'élection présidentielle camerounaise.
L'on note depuis le 30 juillet dernier une sorte de mue dans la position de la France en ce qui concerne la crise sociopolitique qui secoue les régions anglophones du Cameroun depuis trois ans. Réagissant à l’Assemblée nationale française, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dit suivre avec une grande attention la situation de l’ancien candidat à la présidentielle Maurice Kamto qui a été arrêté le 28 janvier dernier avec près de 200 de ses partisans.
Dans la note de synthèse, l'on découvre: « La France très préoccupée par son inculpation depuis mi-février. Notamment pour rébellion, insurrection et hostilité contre la patrie. L’opposition camerounaise, dont Maurice Kamto est l’une des figures importantes, doit pouvoir s’exprimer librement, dans le respect de la loi. À cet égard, il est inquiétant que plusieurs centaines de ses sympathisants aient été arrêtés, à l’occasion de marches de soutien dans plusieurs villes du Cameroun ».
La question de la crise anglophone
Pour la France, « le Cameroun est un pays ami, important pour la stabilité de l’Afrique centrale et où se trouvent plus de 6.500 ressortissants français ». La France relève que la situation dans les régions anglophones du Cameroun continue à se dégrader.
Dans cette crise, les pertes en vie humaine sont lourdes, la situation humanitaire est critique avec 35.000 réfugiés au Nigeria et 530.000 déplacés internes, l’activité économique dans ces régions s’effondre.
En dépit de cette situation, la France dit poursuivre ses efforts bilatéraux, en concertation avec ses principaux partenaires, en particulier à Bruxelles et à New York. L'objectif étant de convaincre le gouvernement camerounais de prendre des initiatives en vue d’un règlement politique durable de la crise anglophone.
Pour ce qui est de la médiation
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’était déjà réuni le 13 mai dernier pour examiner cette crise sous l’angle humanitaire. Ensuite, la Haute-commissaire aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, s’est rendue au Cameroun du 1er au 4 mai. L'on peut aussi remarquer d’autres instances internationales qui sont désormais attentives à l’évolution de la situation. Certains pays se proposent pour mener des médiations.
La France se dit convaincue que la réponse à la crise anglophone ne saurait être d’ordre militaire ou sécuritaire, mais bien politique. Tous les canaux de dialogue et de réconciliation doivent être ouverts. C’est pourquoi elle poursuit ses échanges, en toute franchise, avec les autorités camerounaises. La France appelle à lancer un dialogue politique inclusif, à mettre en œuvre des mesures de détente et à approfondir véritablement la décentralisation.
Innocent D H