Le président du mouvement 11 millions de citoyens et représentant du parti Univers pour l'élection présidentielle d'octobre 2018 au Cameroun a fait une sortie épistolaire pour demander aux autorités judiciaires de respecter les principes de l'État de droit dans la procédure qui implique le président du MRC et plusieurs autres camerounais.
Dès les premières lettres de cette communication, Cabral libii précise très bien qu'il parle en son nom propre et au nom du mouvement 11 millions de citoyens. "Je voudrais ici en mon nom propre et à celui du Mouvement 11 Millions de Citoyens, leur apporter tout notre soutien moral et patriotique." Une démarcation avec le parti Univers qui est devenu régulier ces derniers temps au point où l'opinion publique se demande si le divorce n'est pas déjà consommé entre le mouvement 11 millions et le parti Univers.
Cabral libii reste constant. Dès l'arrestation de Maurice Kamto et des siens, il avait déjà produit des écris pour fustiger le comportement des agents de l'État. "J'avais exprimé comme cela est constant, ma désapprobation quant aux atteintes flagrantes à l'expression des libertés publiques dans notre pays par des interdictions administratives injustifiées et systématiques des réunions et manifestations des partis d'opposition et autres organisations de la société civile qui dénoncent. Ce qui met en permanence l'Etat du Cameroun en porte à faux avec ses engagements internationaux notamment la CADEG et crée les conditions d'une exaspération générale subite", affirme Cabral.
Et le numéro trois à la dernière élection de dire "J'exhorte à la plus grande vigilance quant à la qualité de la justice qui sera rendue dans le contexte d'un système judiciaire régulièrement accusé de subir les influences et des pressions des autorités exécutives." Et de renchérir, "j'en appelle donc aux procès justes et équitables sans aucune immixtion des politiques, à la mutualisation des forces politiques et de la société civile, pour un contrôle absolu de l'indépendance de la justice au cours de ces procès, en même temps que j'invite le Gouvernement à privilégier les pertinentes dispositions des codes de procédure pénale et d'instruction militaire qui lui offrent la possibilité d'arrêter des poursuites pénales chaque fois que la cohésion nationale et la paix sont en question."
De manière claire, Cabral libii soupçonne le gouvernement de vouloir instrumentaliser la justice pour des fins politiques. La présomption de l'influence des exécutifs sur le judiciaire semble légitime au regard du contexte sociopolitique camerounais. Cabral libii semble prédire qu'il n'attend rien de cette procédure sinon de l'injustice d'où son appel aux forces de la société civile, pour un contrôle aux allures de pressions sur les acteurs du procès qui va engager Maurice Kamto et les autres.
Une prise de position qui tend à faire croire que Cabral Libii penche de plus en plus vers un soutien sans masque à Maurice Kamto dans ce combat contre le non État de droit perpétuel dans lequel vogue notre pays depuis des lustres.
Stéphane Nzesseu