Tel est la quintessence du message que le président du Mouvement Réformateur a voulu transmettre au Camerounais lors de la célébration des cinquante ans de l’État Unitaire
Retour sur les faits historiques
“Notre Nation est en guerre. Cette guerre est une déchirure qui a commencé avec la décision de l’Angleterre et de la France, parmi les vainqueurs de la première guerre mondiale de se partager le Kamerun comme butin de guerre.
Mépris de l’administration coloniale des aspirations des “populations indigènes” qu’on retrouve chez les nouveaux “maîtres post indépendances” à travers un double coup de force, une double violation de la constitution ;
D’abord 1972 en mettant fin au système fédéral par un référendum contestable, puis 2008 en permettant une candidature contestable du Président Biya en 2011, épisodes malheureux de l’histoire de notre pays au cours desquels certains ont soumis la constitution et les institutions à leur bon vouloir.
C’est dire que la politique menée par le RDPC, d’essence coloniale, est un archaïsme qui, loin de nous unir, a produit la division et la guerre dans notre pays”.
Du point de vue de Samuel Billong, le Mouvement Réformateur est la réponse à cette dérive.
“Dès Novembre 2006, au moment de la création du Mouvement Réformateur, nous avons proclamé notre profonde volonté de sauver la République et la démocratie en plaçant l’unité au cœur de notre engagement politique.
Le cinquantenaire de l’unité, le 20 mai 2022 me donne l’occasion de m’adresser exceptionnellement à vous. Non pas forcément pour célébrer un événement aujourd’hui contesté et source de discorde entre les camerounais, mais pour essayer d’appeler votre attention sur l’impérieuse nécessité de nous unir pour le Cameroun.
Si la gestion anti-démocratique de l’Etat a ré-ouvert la blessure en voie de cicatrisation de notre séparation par les colonisateurs, nous devons aujourd’hui tous ensemble reprendre le travail de réconciliation nationale en mettant un terme à la guerre dans les régions anglophones et partout dans le pays.
C’est la volonté de reconstruire l’unité nationale et d’éloigner notre Nation d’un déchirement irréversible, sombre perspective qui a conduit le Bureau politique du Mouvement Réformateur à décider de la reprise de nos activités publiques en mai 2020 après neuf ans de silence.
En particulier pour ceux des sœurs et frères anglophones qui pensent que la réunion engagée depuis 1961 après les indépendances est injuste et appellent à la séparation, le Mouvement Réformateur est pour l’unité du Cameroun et l’unité de l’Afrique.
Les petits États nés par la volonté du colonisateur ne peuvent pas concurrencer les grands pays comme la Chine, l’Inde, les Etats unis d’Amérique ou les grands ensembles comme l’Union Européenne.
Par ailleurs, nous sommes attachés à la démocratie et nous pensons que l’Etat répressif qui expose ses citoyens au viol et au meurtre n’a pas de raison d’être au 21ème siècle.
C’est dire que la démocratie est la solution qui nous permettra tous, dans l'unité, de faire passer le Cameroun d’un État sauvage à un État moderne. C’est aussi la meilleure réponse au drame que traversent nos populations dans les régions du nord ouest et du sud ouest notamment.
Mais, parce que nous sommes profondément attachés à l’auto-détermination des peuples, peu importe le choix du peuple du Southern Cameroon qui serait fait dans un cadre démocratique, nous l’accepterons. C’est le sens de notre proposition d’un référendum d’autodétermination des populations du nord-ouest et du sud-ouest.
Je vous invite à adhérer au Mouvement Réformateur pour mettre un terme à la guerre, sauver les vies de nos populations, reconstruire l’unité nationale et moderniser notre pays…”.
N.R.M